Troy Von Balthazar - How to live on nothing Après une tournée de reformation de Chokebore encore dans toutes les têtes (cf : Dour 2010, meilleur concert du monde), Troy Von Balthazar bat le fer tant qu'il est encore chaud avec un nouvel album intitulé How to live on nothing : un titre dont la signification n'échappera pas aux fans qui connaissent le type de vie (de nomade...) qu'a embrassé le bonhomme ces dernières années.
Pendant quelques minutes d'égarement, on s'est autorisé à penser que le revival Chokebore de ces derniers mois aurait déteint sur les disques en solo mais que dalle, ou si peu et c'est tant mieux : il garde les deux identités bien distinctes et à part. Troy tout seul, c'est toujours de mignonnes petits chansons, parfois bricolées ("In limited light"), aux ambiances un peu désuètes, avec des soubresauts d'électricité ("Happiness and joy"). Dès "Catt" et "Very very famous", Troy a les crocs et nous prouve qu'il est toujours aussi excessivement doué lorsqu'il s'agit de composer des bluettes qui donnent envie de se vautrer dans la déprime d'un jour de pluie incessante. La troisième piste, "Tigers", est probablement l'un des sommets de cet album : arrangements minimalistes TVB-like, voix toujours aussi inspirée et touchante. Pas de réorientation drastique sur How to live on nothing, si ce n'est un musicien entouré et donc des orchestrations qui en découlent, Troy fait ce qu'il sait faire de mieux, ("Wings", "Communicate", "Mt. Balthazar"), et ne décevra qu'à d'infimes moments, notamment lors d'un "Santiago" qui se distingue beaucoup trop de l'ensemble sans pour autant être un mauvais titre, loin de là même. D'autant qu'il se fait pardonner aisément avec probablement l'une des plus belles compositions de sa carrière, en l'occurrence "Dots and hearts" où l'on retrouve la voix caressante d'Adeline Fargier, collaboratrice de longue date de monsieur Chokebore. Le genre de titre qui te propulse ton petit cœur dans la stratosphère ou te donne l'irrésistible envie d'aller te rouler dans le gazon avec la première jolie inconnue. Choisis ton camp, camarade. Difficile d'être critique envers un album qui arrive à subjuguer autant... La classe et une belle brique de plus à l'édifice musical Troy Von Balthazar. La chronique est finie, je retourne dans ma déprime artificielle.