Au printemps 2000, 4 lycéens de Saint-Lô s'unissent pour former le groupe de pop-rock Tremore. Thomas Delaroque (voix, guitare), Benjamin Le Mouton (guitare, voix), Benjamin Inesta (basse) et François Desmoulins (batterie) enchainent les concerts locaux. Puis, l'année suivante, la formation splitte. L'arrêt ne dure guère longtemps puisqu'en 2002, le quartet reprend du service mais en se tournant ce coup-ci vers un style plus personnel et donc moins conventionnel. C'est alors que la chanson "Close to the end" se retrouve sur la collection 2003 du label RA n'Bo Records. Ce titre sera inclus dans le premier EP de 6 titres de Tremore. La consécration pour les petits normands arrive lors de l'été 2004, lorsqu'ils participent au fameux festival des Vieilles Charrues. Deux ans plus tard, sort le premier album, Cursed city, puis suit en 2007 un second EP intitulé We are wolves. Ces deux opus seront présentés sur de nombreux festivals dont le Printemps de Bourges et le Rock en Seine en 2008. Après une petite pause et un changement de batteur, Tremore revient avec un nouvel EP intitulé Bison en janvier 2011.
Tremore
Biographie > Un groupe très mortel
Tremore / Chronique EP > Bison
T comme Temps
Quatrième disque pour les St-Lois depuis 2002. Toujours pas de deuxième album en vue car ce Bison, sorti en début d'année, est un EP de 4 titres. Autant dire que Tremore est un groupe qui prend clairement son temps discographiquement parlant. Ce n'est surement pas par hasard qu'on les assimile très souvent à un groupe de scène.
R comme Racé
Tremore est une formation ancrée dans cette génération moderne du rock où l'inventivité est révolue mais où ses codes sont restés presque intacts. Tantôt étincelant par des mélodies bien trouvées ("Berlin"), tantôt rageur ("Stereo"), l'indie-rock de Bison renoue souvent avec les valeurs de Cursed city.
E comme Explosivité
Le groupe n'est plus tout jeune, certes, mais garde cette fougue juvénile. Jugez donc sur la fin de "Stereo" où le mot "explosivité" prend tout son sens. Tout s'emballe. Implacable.
M comme Mélancolie
Il y a comme une volonté chez Tremore, et c'est de nouveau confirmé sur cet EP, d'inclure un aspect brumeux à ses titres notamment par le biais des chœurs et de la voix de Thomas. C'est assez caractéristique mais quel organe !
O comme Objet
Tremore aurait très bien pu délivrer ses 4 titres (ou d'autres d'ailleurs) en pagaille sur le web en version digitale téléchargeables et bouder le format CD. Ancienne école oblige, les Normands livrent un artwork soigné (signé Jean-Benoît Vetillard) comme l'était Cursed city. Rien que pour ca, je lève un pouce.
R comme Regret
Difficile d'avoir un avis complètement figé du groupe sur 4 titres, même s'il a du vécu. 15 minutes, c'est court, surtout lorsqu'il y a 4 ans d'attendre derrière (We are wolves est sorti en 2007). Et le changement de batteur n'excuse pas tout. Comme une impression de tourner en rond.
E comme Équilibre
Lorsque l'on propose 4 titres à écouter, il ne faut pas se louper. Cela doit non seulement représenter ce qu'est le groupe à l'instant T mais également être les meilleurs titres. A la différence d'un album plus long où les errements peuvent être pardonnés, ce Bison, bien qu'impeccable dans l'exécution, laisse quelques manques d'inspirations notables sur "Bison" et "Shut shut shut".
Tremore / Chronique EP > We are wolves
Il y a de cela quatre ans, les saint-lois de Tremore nous lâchaient une collection de tubes indie-rock avec Cursed city, un premier album globalement réussi. Formation jeune de surcroit, l'avenir avait de quoi être positif. Alors que le deuxième album était attendu avec impatience par une communauté de fans tenant le buzz sur le net, Tremore sort finalement un EP de 5 titres intitulé We are wolves un an et demi après son premier effort. Le premier point positif à retenir de de ce gros quart d'heure est incontestablement l'évolution liée à la production, plus propre, plus pro et digne d'un groupe de rock des années 2000. Car, de nos jours avec les progrès techniques musicaux, ne pas mettre un minimum de formes à des compositions tient du suicide artistique. Des idées, Tremore n'en manque pas, les applique adroitement et sait où il va et d'où il vient. Pas de grosses surprises à signaler par rapport à la dernière livraison si ce n'est un travail encore plus poussé autour des compositions, où le groupe ne semble faire dorénavant plus qu'un. Des mélodies agréables à l'oreille (mais parfois un peu trop classiques) aux envolées vocales et envoutantes, les Normands poussent d'un cran le niveau et confirment tout le bien que l'on pensait d'eux. Surfant sur la vague du rock anglophone indépendant, entre un Muse sans son côté putassier, un Franz Ferdinand voire un Arctic Monkeys, Tremore pourrait assez aisément se faire un nom sur la scène française à condition de ne pas s'engouffrer dans une certaine facilité ("The bogeyman") et de confirmer en gardant cette maîtrise instrumentale, le tout non sans une certaine prise de risques. Le deuxième album devrait donc sonner la sentence.
Tremore / Chronique LP > Cursed city
Les normands de Tremore ont finalement bien fait de splitter en 2001 lorsque le courant ne passait plus entre eux. Quand tout va trop vite, alors qu'on est pleine adolescence, la vie d'un groupe ne tient qu'à un fil. Prise de recul, reformation, relooking musical à leur image, travail appliqué de ce que seront leurs morceaux, succession de concerts et non des moindres (Vieilles Charrues...), le temps file et Cursed city arrive jusqu'à nos oreilles. Ce premier véritable album, après un essai de 6 titres paru quelques années auparavant, est un condensé d'un certain nombre d'éléments trouvés, ci et là, dans le rock anglophone des dernières décennies. Bien que Tremore façonne son propre style avec brio et revendique les influences de Television, The Smiths ou Joy Division, il est indéniable qu'un Interpol, qu'un The Strokes, qu'un Alamo Race Track, qu'un Franz Ferdinand ou qu'un The Coral soient passés par là. Sans parler d'un "8 days" où l'on assiste à un flagrant mais, tout de même, brillant hommage à Radiohead. Alors, bien sûr, il ne s'agit en aucun cas d'un reproche mais d'un constat qui n'en bloque pas l'écoute, quoi que. La production de ce Cursed city et son mixage ne sont pas toujours au point ("You will come out" en est un exemple) mais n'empêche pas d'apprécier la bonne entente des guitares sur les rythmes incisifs. Mais ce qui retient l'attention et qui fait de Tremore son originalité est la voix lancinante de Thomas. Parfois filtrée dans les effets, elle dégage quelque chose de dérangeant et d'obsédant à l'image de tous ces chanteurs de la mouvance cold-wave (Ian Curtis, Robert Smith...) au charisme débordant. Il suffit d'écouter la touche finale de dix minutes de l'album avec "Recto-verso" pour en apprécier ses effets. Il n'en reste pas moins que l'on se laisse petit à petit charmer (ce qui n'est pas évident au départ) par ce que proposent les normands, tout simplement parce que leurs mélodies, leur groove et leur sensibilité font mouche.