Rock Rock > The Transplants

Biographie > Greffe de membres

Honte sur moi qui ait eu la désobligeance d'affirmer dans une soirée fort arrosée au fond d'une taverne que le rock stagnait en ce début de siècle. La corvée de patate n'étant plus de mise aujourd'hui, me voilà à fond de cale, condamné jusqu'à la prochaine escale à la réécoute de cet enivrant premier album éponyme des Transplants. All-Stars-Band impensable attendu comme le messie par les fans de Blink 182 (Travis Baker est à la chaudière rythmique) comme par ceux de Rancid (Tim Amstrong est à la barre du navire), The Transplants se révèle finalement un prophète pour tous les autres, ceux qui attendaient désespérément et avec une pointe de pessimisme qu'un vent nouveau souffle enfin dans la voile du rock. Le néo-frontman Rob Aston se retrouve promu officier de bord de l'équipage, lui qui n'était que le roadie préféré de Rancid... sa voix éraillée de vieux loup de mer promène son flow ravageur sur cette mer imprévisible, a priori calme et sans une brise, puis soudainement gonflée de vagues hardcores et d'une tempête de beats hip-hop.

The Transplants / Chronique LP > In a warzone

The Transplants - In a warzone
On avait un peu laissé tomber les Transplants après un premier album terriblement accrocheur et deux pauses, entrecoupées d'un comeback (entre 2004 et 2005), mais également un deuxième opus long-format zappé par nos services. Pas mal de péripéties aboutissant à un retour aux affaires dans le courant de l'année 2010 et aujourd'hui un troisième disque débarquant chez Epitaph avec un titre qui annonce la couleur direct : In a warzone. Le programme : sans surprise punk-rock à fond les ballons. Le groupe envoie dans les tuyaux un rock teigneux et mélodique, dynamité par des rythmiques effrénées et un feeling de patron. Mais pas que. Parce que dans le lot, on retrouve autant de titres punk-rock gorgé de fun ("War zone"), de harangues discrètes mais gentiment bruyantes ("See it to believe it", "Completely detached") que de morceaux fusion hip-hop aux gimmicks variablement fulgurants ("Something's different", "It's a problem"), armés de refrains plus ou moins fédérateurs. L'album est une démonstration de savoir-faire éprouvé, parfois bordélique voire même chiant car sans autre ligne directrice qu'être "bankable" ("Come around"), mais également parfois assez jouissif dans son genre ("Any of them", "Back to you"). Pour amateur du genre.

The Transplants / Chronique LP > The Transplants

The Transplants : The Transplants Dès l'embarquement sur ce navire de l'impossible, le passager clandestin sent bien que le voilier de plaisance n'est autre qu'un repaire de pirates sans foi(e) ni loi. Alors que l'on attendait une pointe de power-pop soutenue par les rythmiques rancidiennes tout droit héritées des premiers Operation Ivy, c'est une prise de risque constante que proposent les trois hommes en équilibre sur la vigie, brisant les convenances et traversant les embruns avec la classe d'un Corto Maltese. Tim Armstrong puise autant dans le répertoire de Slayer (le riff de "Quick death"), dans celui des Shadows (l'ambiance western de "Down in oakland") que dans celui... de Rancid (c'est triste à dire, mais "Sad but true" et "Weight on my mind" y ressemblent plus franchement). Tim Amstrong a eu le temps de découvrir les machines et le bon côté du hip hop, dont il exerce ici une relecture totale pour n'en garder que la sève originale, cette rébellion incontrôlée pas encore plongée dans les Ferarri rouges, les flingues et les putes aux gros seins. Ainsi, le projet surprend et emballe tant il est varié et dévoile des choses qu'on ne soupçonnait pas, telle la puissance stylistique de la batterie de Travis Baker, ou la déferlante d'influences diverses dégurgitées par un Tim Amstrong enfin libéré. Après le bruitiste "Romper stomper" d'entrée de jeu, on bourlingue selon la marée d'un pseudo-jazz dansant ("Diamond and guns") à une plongée franchement punk ("One seventeen"), en se délectant au passage du bluesy "California Babylon", du pur hip hop style de "Draem" (Cypress Hill n'est pas loin) et surtout du frénétique "Tall cans in the air", parfait résumé de la diversité mélodique et du potentiel de fun de l'ensemble. A noter que le fun reste d'ailleurs l'élément marquant de cette croisière qui s'amuse, voilà un projet tri-marrant qui va faire couler beaucoup d'ancres.