The Traders - LP3 Difficile de parler de ce disque, le poser sur sa platine, rédiger ces quelques lignes, sans avoir à l'esprit la tragique disparition cet été de Clément, nouveau guitariste des Traders (et avant ça de Nina'School, Intenable, Moi Prem's...) que je connaissais. Grosses pensées pour sa famille, ses proches et camarades musiciens. Romain (batterie) et Peno (basse/chant) ont tenu malgré tout à faire vivre cet album, en maintenant notamment les premières dates de concert prévues, s'adjoignant les services d'un autre pote guitariste à cette occasion. Pour des moments forcément cathartiques et chargés d'émotions, j'étais à l'un d'entre eux, je confirme. Le reste des dates (et la tournée USA, avec The Fest en Floride en ligne de mire) a cependant malheureusement été annulé peu après, ce qui se comprend aisément... Pas simple. How much pain can you take ?

Voilà pour le contexte pas des plus fun. Et la musique dans tout ça ? Le précédent album des Lyonnais, Too young... so old datait de 2013, et celui-ci reprend peu ou prou les choses là où elles avaient été laissées. À savoir un punk rauque qui sent bon l'école No Idea Records, Hot Water Music, Dead To Me... Des influences plutôt américaines donc, jusqu'au "How much art can you take ?", phrase tatouée sur le torse de Paddy, bassiste/chanteur des géniaux mais trop rares Dillinger Four (punk-rock de Minneapolis), qui a validé ce nom d'album. Si tout cela te parle, alors tu peux foncer sans être trop rebuté par le collage chelou de la pochette, qui m'évoque celle du deuxième LP de The Bronx (pas les têtes de chat mais les mains et l'arrière-plan étoilé).

Pas de temps morts ici, à part lors du pont de "The basement", où ils invitent leur premier gratteux Mike Noegraff pour un passage plus folk/mélodieux. On est sur des titres ultra catchy, de la basse bien ronde d'"Insults" au vénère "Grandiose", avec toujours la voix grasse et rocailleuse de Peno mise en avant (seul élément justifiant la référence à Mötörhead dans la bio). À la première écoute de l'album, j'avais d'ailleurs eu une légère sensation de son touffu, compact, mastoc et au fur et à mesure, tout se décante et les diverses mélodies, nombreux plans de guitares se révèlent peu à peu, tout en gardant tension et énergie comme sur "Mtl, the longest day", "Marching as a luxury" ou "A clown letter" avec ses chœurs à la PUP.

12 titres homogènes pour un album solide (en digipak ou jolis LP colorés), qu'il convient de faire tourner le volume poussé au maximum, afin que cela résonne jusque là haut... Allo Clém, toujours dans le jazz ?