L.A.? Alors que le deuxième album des Australiens de Tracer est sorti il y a quelques semaines, penchons-nous si vous le voulez bien sur L.A ?, EP paru en 2009 et réédité en France en 2012 (va comprendre Charles !). Mon ami Aurélio connaît très certainement ce trio du Pacifique, et pour cause, le groupe donne dans le stoner rock. Appétissant comme programme n'est ce pas ?

Une fois la galette enfournée dans son lecteur, nous voilà embarqués dans un voyage d'une trentaine de minutes, temps accumulé pour ce disque composé de 7 titres, au pays du bon goût. Le démarrage se fait tout en douceur avec un "End of the samouraï" tout en retenue. Les Tracer maîtrisent les ambiances, jouant un rock tant survitaminé qu'assumé. Un bon début. L'héritage du rock des années 70 hante ce très bon EP, et les influences lorgnant du côté de Kyuss et des Queens of The Stone Age se font nettement ressentir sur les plages suivantes ("Wrecking ball", "All look the same"), frôlant même le plagiat avec le titre "Don't forget my name", largement inspiré de l'excellent "Medication" tiré du non moins excellent Lullabies to paralyze, tant au niveau des rythmes que des sons de guitares !). Il n'empêche que l'ensemble est vraiment excellent, peut-être pas forcément très original mais vraiment bien fait. Et à la manière des band(e)s de Josh Homme, Tracer sait parfaitement explorer des horizons différents sans se disperser.

La majorité des titres de ce L.A. ? sentent le souffre et sont résolument portés vers le rock brut de décoffrage. La production est efficace, les guitares chaudes comme la braise sous un soleil californien et la voix de Michael Brown n'est pas sans rappeler les grands noms des leader grunge d'une époque malheureusement révolue (Chris Cornell ou Layne Staley en tête). La définition même du power trio : puissance maximale et efficacité sans faille, le tout sans artifice ni compromis.

L'atterrissage se fait en douceur avec une magnifique chanson intitulée "Sleep by the fire" dans un style blues rock sentant bon les 70's, morceau original au vu du contenu du disque mais idéal pour reprendre ses esprits fortement secoués suite à la tornade Tracer et se rendre compte de la maîtrise du trio australien pour combiner riffs puissants et émotions planantes.