C'est avec une certaine joie que j'inaugure une nouvelle rubrique (avec Éric pour ce numéro) qui nous tenait à cœur, consacrée aux disques oubliés par le W-Fenec, d'un âge plus ou moins avancé, qu'on a loupé à l'époque en promo ou qui traine dans nos discothèques. Nous trouvions ça pertinent de vous faire partager ces galettes musicales sucrées ou salées qui ont fait sens à un moment dans nos vies. J'avais en tête une tonne d'albums absents de nos colonnes, qui me titillait de vous dévoiler, et je me suis finalement tourné de manière impromptue vers un groupe anglais que j'ai découvert seulement cette année, à travers je ne sais plus quelle playlist sur le net : Toy et son troisième album, Clear shot, sorti en 2016.
Alors pourquoi Clear shot ? Eh bien, tout cela est parti du morceau "Clouds that cover the sun". Ce dernier m'a retourné le cerveau, principalement par son pouvoir et son magnétisme mélodique à la fois et puissant, frissonnant et euphorique, si bien que j'ai dû me la remettre une dizaine de fois après. Je me suis crée une forme d'addiction vis-à-vis de ce titre, qui est devenu carrément une obsession. Mais je ne pouvais pas en rester là, il a bien fallu écouter la provenance de ce titre et se plonger dans l'album qui le contenait. Et j'y ai trouvé de nouvelles pépites, toutes d'humeurs variées, telles que "Another dimensions", "Jungle games" ou "Spirits don't lie".
De manière générale, Clear shot est un mélange d'indie-pop anglaise mêlée d'un psychédélisme aux ondes flottantes (ex : "Cinema", le dernier titre, est un bijou psyché-shoegaze de 7 minutes) et de quelques incartades nerveuses sans grand danger ("We will disperse"). Il est clair que les gars de Brighton doivent posséder une quantité de disque de la fin des années 60 et du début 70's ("Jungle games"), mais également de cette période shoegaze 90's (Slowdive, Pale Saints), sans oublier d'autres courants ayant traversé les âges du rock (période post-punk 80's, electro-pop, etc...). Après tout, la Grande-Bretagne n'est-elle pas la terre du rock par excellence ? Toy est une vraie éponge et, par le truchement de Clear shot, il retranscrit à merveille une vision personnelle de la chanson pop, efficace, gracieuse et onirique, éveillant forcément les sens.
Moralité : Ne vous fiez jamais à un titre pour juger un groupe, écoutez sa source, contextualisez le et ne faites pas les paresseux. Les playlists ou compilations sont juste utiles pour vous amener vers un univers bien plus complet, ni plus ni moins. Je crois avoir été chanceux avec cet exemple qu'est Toy. Hâte de découvrir le reste de sa discographie, et pourquoi pas, de vous relater mes sentiments s'agissant de ses prochaines sorties.
Publié dans le Mag #56