Après une bonne dizaine d'écoutes empreinte d'un léger scepticisme, force est de reconnaître qu'Home alone de Totorro est un disque bien foutu et assez attachant sur le long-terme. Une bonne découverte pour les amateurs de post/math/instumental pop ? Très probablement.
Le premier titre, "Home alone", qui a connu une excellente visibilité sur la toile grâce à un chouette clip, entre de suite dans le vif du sujet : le propos math est tempéré pour ensuite prendre en ampleur et en agressivité, les choeurs à l'unisson en arrière-plan fournissent une accroche mélodique supplémentaire à un morceau qui ne manque pas d'atouts. "Chevalier Bulltoe", le second titre, poursuit de manière plaisante le voyage proposé avec un joli titre math d'une fraîcheur palpable. Et sur une frange aussi exploitée, la fraîcheur, c'est presque un exploit. La suite, avec "Tonton Alain Michel", navigue dans des contrées sensiblement différentes, avec des tics post-rock que l'on a entendu sur 10000 autres disques mais, verdict vérifiable sur tout Home alone, le groupe a un savoir-faire indéniable lorsqu'il s'agit de composer des morceaux valables dont les ingrédients ont été surexploités ces dix dernières années. D'autant que les bons moments s'enchaînent sans peine, notamment avec "Festivalbini" et sa phase, presque cliché, pleine d'emphase (au vu de la carrière d'Albini et de son amour pour le noise-rock décharné, on ne peut s'empêcher de trouver ce titre assez curieux d'ailleurs). Impossible également de passer sous silence "Osao san" qui s'avère l'un des titres le plus soniquement grisant d'Home alone même si j'ai tendance à trouver les choeurs ("le porte-avion, le porte-avion, le porte-avion...") un peu superflu et trop "guimauve" sur une musique déjà portée sur les bons sentiments.
Comme on te l'a déjà dit plus haut, Home alone est un disque sous influences et avec une sensation de déjà-entendu assez tenace, mais tant que le plaisir d'écoute est présent... Puis s'immerger dans l'univers du groupe n'est pas une expérience négligeable, bien au contraire...
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Et ça tu connais ?
TotorRo discographie sélective
lp :
Home alone
...
ep :
All glory to John Baltor
...
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Numéro :
Mag #13
Le Mag #13 c'est des interviews, des chroniques, des concours, un aperçu des fests' de l'été, un peu de conneries, des photos et une grosse centaine d...
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Rock > TotorRo
TotorRo / Chronique LP > Home alone
TotorRo / Chronique LP > All glory to John Baltor
Après quelques grappes de concerts disséminés un peu partout en Europe et un premier EP digital sorti assez confidentiellement en 2008, Totorro "s'exporte" vers le pays du Soleil levant pour trouver refuge chez un label nippon, spécialisé en pépites européennes (la structure a déjà sorti des éditions limités d'albums d'AmenRa, Kingdom, Seila Chiara ou encore The Black Heart Rebellion...) : Tokyo Jupiter Records, histoire de trouver une structure capable de donner naissance à un objet digne de l'album qu'ils s'apprêtent alors à publier. Et pour cause, lorsque celui-ci voit le jour, (dans un élégant digifile) à l'automne 2011, on comprend pourquoi les rennais se sont donnés cette peine.
N'y allons pas par quatre chemin, les... quatre compositions figurant au tracklisting d'All glory to John Baltor sont des pépites. Mais du genre à pouvoir se tirer la bourre avec ce que peu produire Mogwai (mais pas que) en termes de qualité intrinsèque. C'est dire un peu le niveau des gaziers, qui dès "John Baltor" satellisent l'auditoire en délivrant une petite merveille d'ambient/post-rock extrêmement classieux mais dans le même temps terriblement enfiévré. Une intensité rare, un climax qui flirte avec les limites d'un post-metal sludge tellurique, des constructions instrumentales enchâssées les unes sur les autres, il n'y a pas encore de chant et pourtant, toute la pièce vibre déjà. Surtout que lorsque celui-ci (le chant donc) entre justement en scène, sur "Lavate las manos", c'est pour s'engager dans la voix d'un screamo/post-hardcore défigurant littéralement les enceintes.
En deux titres, Totorro a déjà frappé fort mais n'a pas encore tout montré. Parce qu'avec "The stamped", là, le groupe livre son chef-d'oeuvre, mélangeant habilement post-rock alternatif et emo/screamo à la Envy sauf que dix fois mieux dans le cas présent. Si bien que l'on ressort de ce titre-fleuve (près de 14 minutes quand même) les tympans ensanglantés, l'âme en lambeaux et pourtant happé par une irrépressible envie d'y replonger. Et ce n'est qu'avec le bouleversant "The yellow one" que le groupe nous fera "oublier" le titre précédent. Expédiant les déferlantes post-metal ébrécher les murs du studio pour expulser cette colère sourde qui ne demandait qu'à voir le jour. Encore une fois le mélange screamo/post-rock/metal fait des ravages, malgré quelques variations de rythme qui désamorce parfois un peu la tension générale, et le final s'offre un ultime grand-huit émotionnel qui met fatalement l'assistance d'accord sur l'évidente excellence de l'album. Bluffant.
PS : l'album est en écoute intégrale via Bandcamp.