Total Victory - National service Pour la petite histoire, National service de Total Victory est seulement sorti via le bandcamp du groupe en 2012. Il aura fallu deux ans, un bouche à oreille efficace, une tournée en France chaperonnée par quelques fans mordus, des concerts marquants, des rencontres et surtout qu'une tripotée de labels frenchy (Tandori, Kerviniou Recordz, Bruisson...) s'emparent du petit phénomène anglais pour que National service connaisse un pressage qui fera frémir la cellule de ta platine vinyle.

Dès le premier titre, "Churchbuilder", la forte identité du groupe explose aux oreilles de l'auditeur : un petit crescendo, une dynamique motorique hypnotisante, un chant à fleur de peau très "Robertsmithien" qui anime un leitmotif scotchant sur des compositions malines alliant une dynamique post-punk, un dénuement noise et une sensibilité pop. Totalement imparable. Le reste de National service ne semble être qu'une formalité pour le groupe tant les morceaux lâchés en pâture sont de haute volée. Il est notamment impossible de passer sous silence le génial "What's the body wants, the body gets" et autres "King of discipline" : c'est lorsque le propos s'étire que Total Victory sublime son melting-pot déjà plein d'audace.

Je t'invite vivement à te délecter ce ce National service mais aussi à jeter une oreille sur The pyramid of privilege, leur précédent méfait : un petit bijou et une sacré collection de titres également. Si tu n'as pas, ne serait-ce que l'esquisse d'un frisson sur un "Fiat lux", je stoppe ma carrière de chroniqueur sur le champ. Parole de Fenec.