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Biographie > James Toseland

Il est de ces rockeurs qui ont un arc bien garni de cordes diverses et variées. Parmi les stars internationales, il convient de citer, de façon non exhaustive : Greg Graffin (Bad Religion) avec son doctorat de paléontologie, Bruce Dickinson (Iron Maiden) en tant que pilote de ligne ou encore Bray May (Queen), astrophysicien de renommée.

Sur une échelle plus locale, James Toseland a lui aussi un parcours ne manquant pas de pointes de génie. Avant de basculer dans le monde électrique du rock, il inscrit à son compteur treize années de courses-motos. Non sans succès, puisqu'il remporte à deux reprises le titre de Champion du Monde Superbike. Suite à une blessure, Toseland met un terme à son aventure en mode "Joe Bar Team" et revient à ses premières amours : le rock ! Son groupe Crash avec qui il donnait quelques concerts, ne lui suffit plus. Il s'en sépare et se lance alors dans un carrière musicale avec sa formation : Toseland. Ils sortent un single et la recette prend illico. Suffisamment même pour leur permettre de participer au Download Festival en 2013. Encouragé, Toseland sort un an plus tard son premier album : Renegade.

Toseland / Chronique EP > Fingers burned

Toseland Si on n'était pas encore sûr et certain que Cradle the rage avait enterré Toseland sous des gravas de mélodies mièvres, ce "single" en mode EP 4 titres en rajoute une couche. L'ex-motard a simplement choisi le pire morceau de l'album, Fingers burned, pour faire reparler de lui. Séduire les radios, charmer les adolescentes est certainement une noble cause quand on est un label qui veut ramener du cash mais ce n'est pas tout à fait l'idée qu'on se fait de Metalville (Degradead, Sideburn, Transport League...). Même si on croit percevoir de bonnes intentions, "Bullet" ne décolle jamais. L'intérêt, modeste, de ce disque réside donc dans sa deuxième moitié avec tout d'abord la reprise de "Reward", vieux hit peu jouissif de The Teardrop Explodes, le morceau est dynamité, il n'a plus grand chose à voir avec l'original (ouf), la gouaille de James et sa guitare font le job, le solo final termine la conquête de nos oreilles, c'est une vraie réussite. La dernière plage est une version acoustique de "We'll stop at nothing", exercice différent mais là encore assez réussi, si le projet, c'est de draguer, plutôt que de faire du rock faussement musclé, vas-y Toseland, prends ta gratte, allume un feu de camp et reprends des titres unplugged, ça sonnera plus vrai.

Toseland / Chronique LP > Cradle the rage

Toseland - Cradle the rage Après un Renegade mi figue mi raisin, Toseland a sorti un EP Hearts and bones (2015) puis enregistré ce nouvel opus dénommé Cradle the rage. Alors qu'on espérait plutôt que le lascar fasse vrombir le moteur, le voilà qui pose en mode beau gosse option "Percy Jackson et le voleur de bidon d'huile"... La "rage" n'est que dans le titre ou alors dans certaines instrumentations qui se déchaînent pour faire en sorte que ça ressemble à du (hard) rock là où la voix de James et ses mélodies mièvres mettent tout à plat en 2 secondes. Trop rarement crédible ("Linving in a moment", "Livin' a lie", "Cradle the rage"), Toseland appuye trop sur les freins pour nous accrocher sur la durée. Pire, quand il la joue lover ("Fingers burned"), on se retrouve avec une pâle parodie de Scorpions, plus risible qu'autre chose. Et encore une fois, c'est vraiment dommage car les zicos qui l'accompagnent sont loin d'être des manches et s'ils la jouent classique (dans le son comme les compositions), ils savent y faire. Mais quand la sauce ne prend pas, mieux vaut tout reprendre à zéro.

Toseland / Chronique LP > Renegade

Toseland - Renegade Les paradoxes ont toujours été de mon goût. C'est donc le sourire aux lèvres que je vois l'album Renegade commencer par un titre célébrant les petits plaisirs de la vie ("Life is beautiful"). Le chant est lisse et occulte tout signe d'une rébellion quelconque. Par contre, la section instrumentale remplie bien sa part du marché en balançant un son assez puissant. Les refrains sont presque trop entêtants. Cela dit, "Gotta be a better way" relance la machine, pied au plancher. La troisième piste ressemble à virage bien négocié. "Singer in a band" permet à Toseland de se montrer sous des allures plus musclées. C'était trop beau... la formation fait fausse route l'instant d'après en nous proposant un titre digne des plus beaux teenmovies. Avec "Coming to get ya", Toseland reprend du poil de la bête sur un rock bien plus couillu. Ce titre est marqué par le premier solo de la galette qui apparaît à point nommé. Le guitariste Zurab Melua renouvèle l'expérience sur la piste suivante. Le son se fait plus lourd et j'en viens presque à me dire que je me suis laissé berné par l'ambiance proprette du livret. Mais le retour du piano sur "Kingdom" annonce la rechute : la mélodie romantique presque parodique nous plonge dans une ambiance mêlant Kyo et Pochahontas. La section instrumentale tente de sauver l'affaire avec une rythmique qui se déchaîne... Piste suivante, "Burning the system" propose une ambiance hard rock du meilleur effet, et Toseland assure la fin du show.

Un avis mitigé donc avec un disque qui comporte quelques petites inégalités : de bons titres propres et bien ficelés , et d'autres à qui un peu de piment rouge ne ferait pas de mal. Toseland rentre en studio en mars 2016, charge à eux de faire monter la sauce.