C'est aux Eurocks 2005 que notre route a croisé celle de Torm, étaient-ce leurs déguisements ou l'incapacité à comprendre ce qu'il faisait comme musique sur la propagande écrite, toujours est-il qu'on s'est retrouvé à vivre une expérience Zorgienne. Les Lorrains qui se font appeller (oui, on a vérifié et ce ne sont pas leurs vrais noms) Steve Mouche (à la guitare, à la sitar et aux samples), Cat Boyman (aux claviers), Jorhen Berger (à la batterie), Bobby Funky (à la basse) et Xulfni (aux vidéos) jouent ensemble depuis quelques années et ne connaissent aucune limite. Imagine qu'on disait dans notre article Torm, un nom à retenir. On les croyait artistiquement suicidés mais en fait, non, ils travaillaient à la préparation de leur premier album impossible : Back from Zorg. Si tu n'as pas peur, tu peux embarquer.
Torm
Biographie > Zorga, Zorga, Zorgae, Zorgarum
Torm / Chronique LP > Back from Zorg
Est-ce que tu es du genre à écoute n'importe quoi ? Vraiment n'importe quoi ? Tu es sûr ? Parce que Torm fait n'importe quoi. Porte Nawak total. C'est simple, Mike Patton ne leur arrive pas à la cheville dans le mélange et la superposition des genres (Mr Bungle et Fantomas peuvent aller se rhabiller). Si tu crois connaître un groupe en n'écoutant que 30 secondes d'un album, avec Back from Zorg, tu pourrais aussi bien croire que Torm fait dans le black métal atmosphérique que dans le zouk. Je crois que même eux ne savent pas comment ils font et où ils vont chercher tout "ça", à part les noms des morceaux qui sont inspirés par Zorg ("Zorg's prelude", "Zorgotropical FM", "Zorgosphere") et diverses références (souvent humoristiques : "Hulk vs Jacob", "Revenge of the Pink Lombric", "Red is alive"...). A ce propos, je mets au défi quiconque écoutant Back from Zorg pour la première fois de savoir à l'oreille où s'arrêtent et où commencent les morceaux, il pourrait y en avoir 2 ou 222 au lieu de 11 que ce serait pareil (ou presque).
Véritable kaléïdoscopie des musiques du monde (Antilles, Tyrol, Pays de l'Est, Inde, Moyen Orient, Scandinavie et d'autres endroits genre trou du cul de la Lorraine en coloscopie...), l'album est un voyage hallucinant et halluciné au coeur des sons et des rythmes qu'ils soient funk, pop, métal, rock, disco ou musette. Torm est insaisissable, ne rime absolument pas avec "norme" et laissera circonspect la grande majorité des "gens normaux", les autres (genre ceux qui prennent parfois de la drogue) pourront trouver Back from Zorg aussi doux que dingue et auront envie de voir le groupe donner vie à ce truc en live, moi j'ai fait l'inverse, ça marche aussi.
Notons enfin plusieurs choses :
- la kitcherie de la pochette est volontaire
- le son est bon
- il n'y a pas de message satanique caché quand on lit l'introduction de l'album à l'envers
- il semblerait qu'aucun des membres du groupe ne soit un extra-terrestre.