torche_torche.jpg Artwork ultra-coloré et carrément psychédélique, durée minimale (même pas une demi-heure de musique), le premier album de Torche est une véritable sensation. Aussi bigarrée (à l'image de son visuel) que ravageuse, aussi originale que racée, aussi catchy qu'hallucinée. Dès la première écoute, on est rapidement en manque de superlatifs. Bref mais intense, cet album éponyme interpelle, tant par ses formats - rarement plus de deux vingt par morceaux à l'exception du dernier - que par sa production, lui conférant un son absolument phénoménal. Evoquant des groupes comme Taint, YOB ou les Melvins, le son de Torche évolue comme un funambule perché sur les cimes d'un rock psychédélique surplomblant les abîmes d'un stoner/sludge heavy et dévastateur (le puissant "Safe", "Mentor" et son avalanche de décibels).
Mais, petite finesse dans ce gros rock de brutes, quelques mélodies et refrains pop disséminés ci et là on pense à l'excellent "Fire" par exemple). Mais avant toute autre chose, la qualité rare du groupe est de savoir proposer un cocktail musical aussi inventif qu'efficace, inflammable (logique) et particulièrement bien pensé. Rien n'est laissé au hasard et chaque titre est une nouvelle étape dans la construction d'un ensemble à la structure innovante mais d'une solidité à toute épreuve. En témoigne notamment "Erase" et son gros déballage de riffs électriques à souhait, dominé par un chant qui ne cherche jamais à verser dans le hurlement rageur mais plutôt à poser des mélodies rock abrasives de premier choix. Une petite respiration ("Fuck addict"), histoire de reprendre son souffle quelques instants et Torche repart de plus belle, rallumant la flamme de son stoner/psyché/sludge aux fulgurances pop pour nous achever à coup de "Vampyro" ou "Holy roar". Guitares acidifiées, riffs plombés, groove empreint d'un psychédélisme post-moderne, les américains referment avec classe un album trop court mais mené tambours battants. Verdict ? Grosse claque dans la gueule...