Tomahawk - Mit gas Chez Tomahawk, vu le line-up de feu, fatalement, il ne faut pas attendre bien longtemps pour que ça moissonne sévèrement dans les enceintes. Sur ce Mit gas, une petite minute tout au plus avant que la machine ne se mette sérieusement en branle et que l'association géniale Mike Patton + Duane Denison (The Jesus Lizard), Kevin Rutmanis (Melvins) + John Stanier (Helmet, Battles), pilotée par Joe Barresi (Bad Religion, Kyuss, QOTSA) ne commence à faire des ravages sur un "Bird song" tout en incandescence cinglante et maestria formelle ébouriffante. Un premier titre pour débrider le moteur et voici que les américains déterrent la hache de guerre avec un "Rape this day" frondeur aux accents rock/metal/punk détonants. La machine est en marche et ne s'arrêtera désormais plus : "You can't win", joue avec son groove laissant la part belle aux Pattoneries de tonton Mike, "Mayday" jongle avec les effets en même temps qu'il imprime une dynamique complètement démente à un ensemble maîtrisé comme jamais. La classe quoi.

Quatre titres exécutés et Tomawhak peut déjà fumer le calumet de la paix tranquille, personne ne viendra lui chatouiller le Tipi. Mike Patton n'a pas besoin d'en faire des caisses (claires), ses acolytes et co-conspirateurs envoient du bois et lui n'a plus qu'à poser ses inflexions de voix sur ce maëlstrom rock'n'roll à la fois barré et cohérent, furibard et virtuose ("Rotgut", "Captain Midnight"). Trop facile ou presque pour eux, Mit gas n'est pas un album où le quartet s'est embarrassé avec le superflu, préférant plutôt les titres concis à la puissance d'impact imparable, plutôt que les interminables plages egotiques et complexes où ils auraient pu caresser dans le sens du poil l'intelligentsia critique rock. Rien à foutre, Tomahawk aiguise son appétit en dévorant les grands espaces avec un "When the stars begin to fall" au psychédélisme narcotique ou l'habité "Harelip". Autant de morceaux fiévreux et électrique, générateurs de dopamine avant que le groupe nous plonge dans un état de transe avec un "Harlem clowns" complètement enfumé... et de boucler la boucle psychée avec la phénoménal et explosif "Aktion 13F14", point d'orgue d'un album en tous points remarquables. Trop facile qu'on disait...