Tokyo Sex Destruction nous vient tout droit... d'Espagne, ceux qui ont répondu Japon passenet leur tour et reprennent l'article au début ! De Villanova plus exactement, bourgade au sud de Barcelone qui vit surtout de sa plage... C'est là que le quatuor se forme au début de ce nouveau siècle, la première démo sort en 2001, puis un split avec Zeidun et un CD qui va changer la vie du groupe : Le red soul comunnitte (2002). Ses 9 titres arrivent jusq'aux oreilles de John Sinclair, le mythique manager du MC5... Tokyo Sex Destruction Arrive pour tourner aux USA par la grande porte, c'est sous la forme d'un EP qu'on les y retrouve The big red box for the syndicate of emotions (2002)... Ils en profitent pour enregistrer un titre avec Michael Davis (bassiste de MC5). Revenus en Espagne ils enregistrent Black noise is the new sound ! (2004) et c'est bien entendu eux qui ont le privilège d'ouvrir pour MC5 lors de quelques dates en Europe de leur tournée de reformation... Désormais distribués dans le monde entier (en France, c'est Overcome qui s'en charge), le quatuor (qui officie sous pseudos) prend son temps pour enregistrer 5th avenue south, son album le plus ouvert sur la musique noire... Ils déboulent en France à l'automne 2005 et s'acoquinent de The Elektrocution le temps d'une tournée.
Tokyo Sex Destruction
Biographie > mais pourquoi Tokyo ?
Review Concert : Tokyo Sex Destruction, TSD à l'Antipode (oct 2005)
Tokyo Sex Destruction / Chronique LP > The neighbourhood
Nouvel album pour Tokyo Sex Destruction qui avait délaissé les longues périodes en studio, livrant une compilation et quelques apparitions sur diverses oeuvres collectives entre deux tournées... La chaleur de la scène les a reboosté et ils se sont liés avec Gregg Foreman (Cat Power, The Delta 72) qui de "simple" producteur est devenu super guest de cet album en y apposant ses nappes de claviers. Ainsi si le groupe conserve le côté old school seventies de son rock survitaminé, il y ajoute d'autres touches (de piano) continuant les explorations de 5th avenue south avec des cuivres, des choristes féminines et toujours quelques plans psychédéliques, ambiance Woodstock mais sans la pluie. On pourrait reparler des MC5 et de la Blaxploitation (la photo de la pochette est d'ailleurs un décor parfait pour le style) mais on va aller plus loin en citant The Doors (la fin de "Let me down" pourrait plaire à Jim en plein trip dans le désert) et Jimi Hendrix (et pour une fois le label ne s'est pas planté, et si j'aime pas reprendre leurs pistes, il faut bien avouer que les correspondances sont évidentes) qui avait enflammé l'été 69 ("It was '69") ou comment en revenir à Woodstock. La soul et la musique noire sont également des influences des Ibériques qui se font de temps à autre charmeurs en baissant de rythme (même si parfois, ça ne prend pas vraiment comme pour "I think you lie"). C'est vraiment quand ça swingue qu'ils marquent le plus de points, quand ils trouvent des refrains efficaces qu'on entonne avec eux ("Dope & love" est un parfait exemple).
Le nouveau petit label Pyromane Records signe avec The neighbourhood sa première sortie et frappe fort car Tokyo Sex Destruction est à l'image de ce qu'ils aiment le plus : le rock et le feu. N'appelez pas les pompiers tout de suite...
Tokyo Sex Destruction / Chronique LP > Singles
Tous les espagnols ne profitent pas de leurs aprés-midis pour faire la sieste ! En tout cas, pas les Tokyo Sex Destruction qui depuis leur pétillant 5th avenue south n'ont eu de cesse de faire des aller-retour en studio pour enregistrer une panoplie de titres qu'ils ont offert à leur public sous forme de singles. En quelques mois, 9 disques sont donc sortis via différents labels et dans différents formats, les fans du combo catalan étaient donc constamment en chasse de ces titres qui n'ont pas forcément étaient édités en grand nombre. Alors pour satisfaire tout le monde (et surtout les amateurs de TSD qui ne vivent pas en Espagne), voilà Singles, un album 15 titres qui réunit tous ces morceaux sur le même support.
Que ce soit clair tout de suite, à moins d'être accro aux Tokyo Sex Destruction, il faut faire l'impasse sur ce Singles qui manque cruellement de cohérence (et pour cause !), souffre des différences de productions ("When the shadows cross the river" sonne comme une de leurs premières démos !) et n'a parfois pas bénéficié de conditions optimales d'enregistrement (la ligne de chant de "Summer days" aurait mérité d'autres prises...).
Le swing coloré qui m'avait enchanté sur 5th avenue south n'est pas aussi présent même si quelques uns de ces singles sont excellents et envoient la sauce ("No reason, nowhere", "Your best friends is dead", "Power to the People"...). Certainement beaucoup plus libres avec des B-Sides que pour un album, les TSD se sont permis des titres un peu particuliers comme le très lounge rock "Summer days", l'acoustique et dépouillé "Old man" et bien entendu ne passe pas à côté de l'exercice des reprises. La première est "People in me" l'un des deux tubes de Music Machine, combo californien qui aura eu quelques semaines en gloire en 1967... Un titre assez sympa, tout comme le très surf rock "Get on your knees" de Los Canarios, un groupe venu des Canaries et qui a officié de 1967 à 1974.
Singles ravira les fans absolus, les autres feraient mieux de découvrir le groupe avec ses albums studios construits en temps que tel pour vraiment apprécier les Barcelonais...
Tokyo Sex Destruction / Chronique LP > 5th avenue south
Tokyo Sex Destruction débute son album comme un concert, en apostrophant l'auditeur dés les premières secondes, un riffs de gratte qui descend et se répète, une rythmique qui s'emballe et des petits coups d'accélérateurs comme au bon vieux temps du rock n roll, bienvenue sur la 5th avenue south ! Les Espagnols ne le cachent pas, ils puisent leurs inspirations dans la musique américaine, et si les racines sont profondes, c'est plus du côté des fiévreuses années 70 qu'on retrouverait bien nos lascars s'ils pouvaient remonter le temps, la aussi magnifique que psychédélique pochette, ne laisse d'ailleurs pas de doute...
Dans Tokyo Sex Destruction, on retrouve énormément de chose, aussi bien des choeurs féminins carrément rock n roll old school ("Song to apologize", "One more sunday"), de la nervosité ("I can't wait"), des instrus dépoussiérés ("Prisoners of our ideas"), des voix trafiquées et même des passages calmes ("Luv is the feeling") ! Si l'on excepte cette balades et le bonus track, ça swingue sévère, les déhanchements sont de rigueur et la frénésie de sortie, et une fois l'orage électrique passé, on hallucine (bonjour la descente) avec "Good morning", relaxation indienne au petit matin, rien de tel pour se remettre d'une soirée de folie...
5th avenue south pourrait être la bande son moderne d'un court métrage (et oui moins d'une demi heure de bonheur seulement) de la blaxploitation réalisée par des ibères révérencieux et déjantés. Une certaine conception de "la classe".