Tioklu - The electric soup Théo Cloux est Tioklu. Connu également à ses débuts sous le nom de T/O, ce Strasbourgeois, sorte de factotum du monde musical, a écrit, composé, enregistré et mixé son nouvel et deuxième album, The electric soup, dans divers endroits de l'Est de la France avec l'aide de plus d'une dizaine de copains/copines de ses réseaux, parmi lesquels se trouvent le batteur Gabin Henry (Michael Alizon, Amor Blitz), le saxophoniste/clarinettiste/flûtiste de jazz Diego Manuschevich, et Adrien Moerlen, le chanteur de BBCC, groupe avec lequel Théo a bossé en tant que producteur et musicien. D'ailleurs, les deux entités ont l'air de s'influencer puisqu'on perçoit dans ce nouvel album des idées loufoques et new age déjà empruntées dans BBCC (dont celles de "Let them go" et "Snake oil" semblent les plus évidentes).

Tioklu est avant tout un désigner de la chanson pop, un mec halluciné pour lequel chaque détail compte et qui retranscrit parfaitement en sonorités ses différentes envies et expériences qui ont duré plusieurs années après la sortie de son premier disque en 2018. En réalité, The electric soup était quasi prêt en 2021, juste après les confinements pendant lesquels l'artiste a écrit ses nouveaux morceaux bigarrés avec à la clé la promesse d'une signature sur un label français réputé. Tout semblait rouler, sauf que ce dernier a bloqué pendant deux ans la sortie du disque par son absence de communication. Il trouvera finalement une porte de sortie grâce au label strasbourgeois October Tone Records (le même que BBCC, Amor Blitz, Pauwels et Hermetic Delight) qui promeut avec réussite les talents locaux.

Mais revenons-en à l'album. On apprend que The electric soup - pour faire court et si j'ai bien tout saisi - relate les aventures de Moosh, un légume-humain extraterrestre venant sauver des enfants terriens des méchants insectes, mais arrivant affamés sur sa planète, les gamins finissent par bouffer leur sauveur. L'histoire est aussi improbable que la musique en elle-même. Ainsi, tout se télescope et devient un véritable casse-tête lorsque l'on tente d'analyser cette œuvre, de la comprendre, ou de l'intellectualiser. Un comble pour de la pop, certes dense et étourdissante, mais nourrie par des influences "a priori" moins complexes que la musique de Théo, allant de la pop baroque jusqu'à la synthpop, en passant par le rock psychédélique et le post-punk. C'est un fait, l'imagination de Tioklu est débordante, trop parfois, et c'est peut-être ce qui fait finalement tout le charme de cette "soupe électrique". À condition de ne pas trop en abuser...