Groupe parisien avec 2 EPs au compteur (2014 et 2017), Tigerleech a bossé pour soigner son premier long format (bel artwork, son signé Andrew Guillotin -The Arrs, As They Burn, ...-) et donc apparaître sous son meilleur jour aux amateurs de stoner qui en ont vu d'autres. Alors pourquoi se pencher sur leur cas trente ans après que Kyuss ait ouvert la voie ? Déjà parce que la gueule de distos et du mix, avec tout le respect qu'on leur doit, c'est autre chose que les premiers Kyuss ! C'est lourd, granuleux, rondouillard tout en ne manquant pas de patate quand ça s'excite. Les rythmes sont parfaitement maîtrisés, ça peut aller à fond comme devenir totalement sludge, couvrant ainsi toutes les aspirations du southern rock, les transitions permettent de passer de l'un à l'autre comme si de rien n'était. Sans avoir l'air d'y toucher (les premiers contacts sont assez rudes), le chant de Sheby (la légende dit que c'est lui qui a filé un micro à Mouss permettant la naissance de Mass Hysteria) fait son chemin et fait passer pas mal d'émotions et arrive même à se faire touchant ("In my veins"). Bref, pourquoi se priver d'une bonne galette de stoner punchy ?
Publié dans le Mag #39