Tiger Army a été formé en 1986 en Californie par Nick 13. Au début, il a eu du mal trouver des musiciens intéressés par son style de prédilection complètement ignoré : le psychobilly. Alors il a recruté des potes à lui qui jouaient déjà dans d'autres groupes. Ils l'ont suivi sur ses concerts et pour ses sessions d'enregistrements tout en restant dans leur propre formation. Ainsi, il a pu enregistrer une première démo qui tombe dans les mains du leader de Rancid et de Tim Armstrong, le co-fondateur du label Hellcat, qui a été assez impressionné par le jeune compositeur. Il le signe sur son label, malgré le fait qu'il n'a pas de groupe. A l'Automne 1999 le premier album éponyme de Tiger Army sort. Les contours d'une formation permanente se mettent en place puisque son pote de toujours, Adam Catson d'AFI, vient le rejoindre à la batterie. Geoff Kresge arrive à la fin de l'année à la basse. Puis à l'été 2001, Fred Hell (le batteur actuel du groupe qui n'a pas participé à la composition du dernier album parce qu'il s'est pris quatre balles en mars 2003 pendant le cambriolage de sa maison) remplace Adam Catson juste après la sortie de leur deuxième album, Tiger Army II : Power of moonlite. A partir de là, le groupe se met à tourner beaucoup, notamment avec les Dropkick Murphys, Reverend Horton Heat, et The Damned. Ils se forgent une grosse réputation outre-atlantique concert après concert. En 2003, ils sortent enfin d'Amérique pour aller porter la bonne parole du psychobilly au Japon et en Europe.
Tiger Army
Biographie > L'Armée du Tigre
Tiger Army / Chronique LP > V
Dernier opus en date pour les Tiger Army chez Rise Records avec le sobrement intitulé V. Éloignés des sphères énergiques du psychobilly, ils reviennent comme apaisés vers une ambiance plus 50's rockabilly. Sortez les peignes à cran d'arrêt, recoiffez-vous comme il se doit, blousons en cuir sur le dos and « play » !
Proche d'un album concept, la bande de Nick13 pioche toute son atmosphère et son image en plein paysage 50's-60's US musical. Ce qui ne l'empêche pas de picorer à droite et à gauche, et dans tous les genres, pour l'enrichir et créer une identité forte qui tient la route du début à la fin. Après un "Prelude : ad victoriam" rugueux en mode Surf Music, notre gueule d'ange décline une recette solide à travers douze pistes inspirées et variées où il semble plus qu'à l'aise et prendre son pied. Pas loin d'un Morrissey sur certaines pistes ("Happier times" ; "Candy ghosts"), ça ne l'empêche pas d'avoir un grain cristallin bien à lui et unique. On passe dans différents plans d'un théâtre de vie et d'époque pour se rendre compte que la galette passe à une vitesse folle. D'abord avec "Prisoner of the night" et son ambiance rock-motel des 50's explicitement montrée en clip, on alterne ensuite avec un esprit innocent et naïf d'une jeunesse US en plein bourgeonnement à travers "World without the moon". "Knife's edge" explore un tout autre paysage mexicano-sombrero au son des trompettes et de son rythme chaud, puis vient "Devil lurks the road" qui rentre, quant à elle, dans une atmosphère purement rock'n'roll. On tombe finalement sur "Train to eternity" et ses sonorités country parfaites pour préparer la fin de l'album en beauté. En somme, nous avons treize pistes qui ne laissent pas le temps de s'ennuyer et qui n'offrent que du plaisir et de l'émotion.
C'est un album plus que plaisant qui rend hommage aux plus grandes heures du rock'n'roll US, mais aussi bourré de qualités. C'est simple, ça groove et c'est efficace. On pourrait lui reprocher son manque d'ambition et l'absence de prise de risque. Mais Nick13 nous livre un travail solide qui ne déçoit en rien et dans la continuité de son œuvre qu'il perpétue avec ce cinquième opus.
Publié dans le Mag #28
Tiger Army / Chronique LP > III : ghost tiger rise
Vous prendrez bien une bonne dose de psychobilly ? Si le genre vous dit rien, cette galette est faite pour vous. Style bâtard entre le rockabilly des années 50 et l'énergie du punk minimaliste, le psychobilly n'a jamais rencontré de véritable succès d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique. Dommage ! Depuis 1996, Tiger Army met ce vieux genre à l'honneur sur le label de leur pote Tim Armstrong de Rancid, et dispose désormais Outre-Atlantique d'une respectabilité incontestable. III : ghost tiger rise, troisième attaque des californiens, se veut plus calme et posé. Fini les assauts hardcore, place aux mélodies lancinantes bercées par la voix de crooner-lover de Nick 13. Dit comme ça, c'est pas sûr que ça vous donne envie d'aller plus loin. Vous auriez tort ! Le trio se démarque du punk à roulettes californien omniprésent et a su créer son style bien à lui, mélange astucieux de revival punk, de punk-rock, et de vieux rock américain. Loin de s'enfermer dans un son trop répétitif, l'Armée du Tigre produit un III : ghost tiger rise qui mélange les influences. De "Wander alone" ouvertement rock'n'roll au rock années 80 de "Rose of the devil's garden" en passant par l'énergie punk de "Ghostfire" et le countriesque "The long road", Tiger Army nous emmène sur les routes du rock américain.