Thomas Howard Memorial - Bonaventura À l'aube des années 2010, deux membres de The Craftmen Club décident de monter un duo folk nommé Thomas Howard Memorial. Tiré du vrai nom du gangster Jesse James, ce groupe enrichit son effectif et enchaîne de manière impétueuse deux EPs (un éponyme en 2011 et How to kill kids en 2013) puis, en 2014, un premier album autoproduit aux sonorités pop-rock et s'intitulant In lake, disque qui a fait l'objet d'un live filmé au Lac de Guerlédan. Le quatuor breton (from Guingamp) se distingue au début de l'année 2020 avec l'apparition sur les radars d'un deuxième LP, Bonaventura, signé sur le même label que The Craftmen Club, Upton Park (Stuck In the Sound, Matmatah, Svinkels). C'est par le biais de ces treize plages de pop atmosphérique pleine de mélancolie que l'on découvre Thomas Howard Memorial.

C'est forcément touchant et donc difficile de faire la moue quand un titre comme "The way" avec ses chœurs tristes nous caressent les conduits auditifs, mais également quand l'expérimentale "John" nous verse des sonorités western (idem pour "Clint") qui ne tombent pas comme un cheveu sur la soupe, ou encore quand "Revolution" marque une tension de par sa ligne rythmique immuable laissant une expression totale à des guitares fabuleuses et un chant saturé. On s'est contraint à n'évoquer que quelques morceaux mais sache que le travail de Thomas Howard Memorial est d'une finesse indescriptible et c'est encore plus marquant, lorsque l'on sait après coup que ce disque a été composé et enregistré en à peine cinq semaines dans un studio. Envoûtant, harmonieux, aérien, triste, lumineux, contemplatif. il n'y a pas assez de mots pour définir cette œuvre réalisée par des esprits éclairés et pénétrés de profondes inspirations.