À chaque fois que je lis ou parle autour du Post Rock j'ai l'impression que tout le monde est unanime : quelle pertinence en 2012 ? Qu'est-ce que l'on apporte de neuf et comment ?
Autant crever l'abcès immédiatement, il ne faudra pas compter sur This Patch Of Sky et Newly risen, how brightly you shine pour démêler ce sac de nœuds et sortir de son huis-clos un post rock qui se bouffe la queue. Après un premier Ep, The immortal, the invisible paru début 2011, This Patch Of Sky jeune groupe de l'Oregon, a sorti en juin 2012 ladite production aujourd'hui sur le billard.

This patch of sky - Newly risen, how brightly you shine C'est par une petite phrase et avec une certaine admiration pour la modestie de notre groupe, teintée de "WhatTheFuck", que j'ai débuté l'écoute de cet album : "We know God has given us musical talent. In return, we have chosen to simply give these talents back to god in a way to glorifies him". (Vu sur le site de leur label Oxide Tones).
Alors gavons nous de ce talent. D'épique et de belles harmonies sauce Majeur grandiloquent, de nappes et bourdons grouillants, de presque carillon ou mignardises du même genre, de vision post apocalyptique héroïque et guitares brillantes, parce que c'est tout ce que ce cd a à nous offrir... Concrètement une fois que le check du trousseau du parfait petit PostRockeur est fait il ne nous reste rien. J'ai même envie de dire que ce qu'il subsiste c'est un seul mouvement réduit par une vision qui n'est pas aventurière, à rouler dans les mêmes sillons creusés par des dizaines de groupes avant. Vu 100 fois et vu en mieux ! Les groupes passés avait la décennie pour eux, la fraîcheur et la presque nouveauté pour certains...
A l'écoute de Newly risen, how brightly you shine on est en droit de se demander où se dissimulent les prises de risque ? Les tentatives ? À l'heure où les clichés sont là, tout prêts à être utilisé, comme des sachets fraîcheurs : de l'envolée giga delay à la douce sur-saturation convenue de mauvais garçon. Non non non et non. Alors oui c'est mignon comme tout, c'est chou mais ça en devient chiant et consensuel. Je veux dire, forcément c'est beau, à force de mièvre on ne peut pas avoir un produit qui ne l'est pas. Enfin le beau, entendons-nous bien, c'est pas ce beau qui vous fera accuser une poussière passagère d'une larme à l'oeil, mais plus celui d'un tableau simplement technique et bien réalisé. Parce qu'à la réflexion il y a un truc qui vient planter la mécanique bien huilée de This Patch Of Sky. Plus que son nom encore c'est son son. Alors là, plus sérieusement, je ne sais pas ce qu'il s'est passé avec la batterie. Abus de trig ou production sur ordi par défauts de moyens ? C'est incroyable et presque drôle comment cette batterie rigide sans dynamique empêche le mouvement et fige l'écoute, paradoxe qui réduit l'horizon commun contemplatif du groupe ; surtout dans les syncopes robotiques. Même les choeurs sur l'avant dernier titre donnent l'impression d'avoir été composés avec le Preset Choir d'un arrangeur début 90. Ça m'emmerde toujours d'être dur comme ça, mais avouez le, les garçons de This Patch Of Sky, en 2012 on ne peut plus ignorer tout ça. Pour le reste, les références non digérées m'ont au moins donné envie de me réécouter This Will Destroy You, Explosions in the Sky ou ILIKETRAINS.