T.E.D., à l'occasion de leur concert au Rackam avec Dolly et Orange Blossom.
Petite présentation :
Jules: Nous sommes This Endless Day, ou T.E.D.. A la base; notre nom, c'est This Endless Day; ça veut dire "ce jour interminable". Maintenant, c'est T.E.D., depuis très peu de temps, parce que…
Anaïg: c'est trop long, trop interminable.
Jules: et a force de répéter, on a dit T.E.D.. On est composé de 5 musiciens: Anaïg au chant, Moi à la guitare, Julien à la trompette, Romain à la basse, Cédric à la batterie. Le style, on peut appeler ça noise-pop, ou power-pop? C'est ce que certains nous on dit suite à notre disque. En fait, c'est un style plus ou moins proche de Sonic Youth, Welcome to Julian, les Beruriers noirs, AC/DC aussi… Voilà, je laisse la paroles.
Romain: Moi, jedirais pas power-pop, mais quelque chose de "différent"…
Vos influences :
Anaïg: En fait y'a plein de groupes.
Romain: On écoute tous des truces très différent.
Jules: En fait, nos chansons surtout par opposition. Dès que ça ressemble à un autre groupes, on raye. Et si on achète des disques vraiment pour s'en inspirer, c'est plutôt sur le son d'un instrument sur un morçeau et ça peut vous aider à communiquer avec les gens avec lesquels on bosse pour la prise de son.
Romain: Mais sinon, on n'as pas pensé le disque, les chansons, comme appartenant à un style, à un courant ou à la musique faites par d'autres groupe.
Vous avez une tournée en cours ?
Anaïg: Depuis la sortie de notre disque, on essaie de faire le maximum de concerts. Le disque est sortie en Octobre (97) . il est distribué par Tripsichord dans toutes la France, sur un label nantais "No Squalo". Au niveau des dates, on cherche tout le temps. On veut tourner dans toute le France, pour essayer d'en faire notre métir. Maintenant, on est au stade où on a envie de faire que ça, de s'y lancer à fond.
En tous cas, vous n'êtes pas tellement programmé sur les radios.
Anaïg: Ca dépend des radios.
Jules: Faut voir aussi qu'on fait des fois des morceaux de 50 secondes. C'est pas le format radio.
Anaïg: Mais ça dépend. C'est vrai qu'il y a des villes ou on a plus de contacts.
Julien: et je pense qu'il faut y jouer aussi pour avoir un espèce d'attrait pour les radios. Si on balance notre CD sur votre radio locale, je doute qu'il soit diffusé.
Romain: En fait, il faut qu'il y ait le lien entre distribution, concerts et diffusion radio. Et ce lien n'est pas évident. Le concert, à la limite, c'est le plus facile à trouver. Ensuite vient la radio, qui trouve de l'intérêt à le passer, et puis la distribution…
Pourquoi une soirée nantaise à Brétigny?
Anaïg: Il y a un an, une soirée bordelaise s'est déroulée pas loin d'ici, avec de super groupes. Je trouve ça hyper important. Et même, pourquoi pas faire des tournées de ces groupes pour présenter une ville avec ses productions. La musique est liée à la ville d'origine. Par exemple, sur le plateau bordelais, c'est essentiellement des groupes de Hardcore ou d'expérimental. Mais ce soir, c'est quand même des styles différent, entre T.E.D., Orange Blossom et Dolly, Il va y avoir une sacrée différence de style et de son.
Ca doit faire bizarre de la trompette sur de la power-pop?
Anaïg: En fait, la voix se détache de plus en plus du mélodique. Moi, j'ai plus trop envie de chanter; j'ai envie de m'énerver et ça aide beaucoup, quand la voix part dans des cris, d'avoir un maintien mélodique. C'est primordial pour garder une certaine harmonie. Puis, ça enrichit notre musique. Julien chante aussi, et fait des percus. Il est polyvalent.
Comment c'est formés le groupe?
Jules: Petit à petit. D'abord Cédric et moi, après Romain, julien et Anaïg.
Julien: On s'est rencontrés en vacances.
Romain: Avant, il y avait un chanteur, je suis arrivé parce qu'ils avaient pas de bassiste et ils avaient un concert de prévu 2 semaines après. Donc ça m'intéressait.
Jules: Y'avait surtout des thunes à se faire (rires). Et il a bien aimé. Et nous, on avait personne d'autre. Puis, il y a eu Julien et Anaïg.
Cédric: On avait aussi essayé à deux guitares, avec un violon aussi. Et, du fait que Romain avait une basse 5 cordes, on a trouvé que l'échange basse/guitare était suffisamment complet. Et une deuxième guitare, ça polluait plus qu'autre chose. On voulait un instrument mélodique qui puisse donner quelque chose d'intéressant. Et on a rencontré l'ami de julien qui chantait dans un groupe de hard.
Romain: En plus, avoir 2 guitares, ça signifie une guitare rythmique et une guitare solo. Et les guitares solo… On aime pas trop…
Jules: C'était pas ce qu'on voulait pour notre musique. Et si c'est pour avoir une deuxième guitare qui fait la même chose que la première, c'était pas utile.
Vous êtes tous autodidactes ?
Romain: Cédric a pris des cours de batterie. Jules a appris tout seul.
Julien: Moi, j'ai pris une dizaine d'année de cours dans une école de musique. Ca m'a servi strictement à rien.
Cédric: Dis pas ça. Tu saurais pas souffler sinon.
Julien: Ca apporte la technique.
Anaïg: Moi, j'ai pas pris de cours. J'ai écouté des disque et j'ai fait le perroquet. Mais maintenant je prend des cours parce que ça m'apporte plein de choses, au niveau des techniques de respirations et aussi pour corriger les mauvais réflexes. Sinon, j'aime beaucoup le chant lyrique. J'en fais aussi mais là, je suis nulle !
Jules: Dis pas çà !
Anaïg: Ca mère m'a dit que c'était bien. C'est sa mère, mon prof.
Qui écrit les chansons ? L'un de vous écrit tout ou chacun apporte sa collaboration ?
Jules: C'est un bruit qui arrive, et tout le monde rajoute sa partie. Ca part de 3 accords puis chacun développe.
Anaïg: Des fois, ça part d'un texte.
Jules: T'aimes bien ça, hein ? (rires)
Anaïg: Oui, il est temps que ça change, de ce cote là.
Il y a aussi les 2 be 3 en concert, aujourd'hui à Evry.
Anaïg: eux, je sais pas s'il ont le même message...
Romain: On va pas en dire du mal.
Jules: Si !
Romain: Moi, je préfère pas. Je sais pas quel rapport ils ont avec leur musique. S'ils font ça pour le pognon, c'est leur choix.
Jules: Il y a des gens qui les adorent donc tout le monde est content. Après, ils prennent peut-être un peu trop de place sur les ondes. Il y a des groupes qui aimeraient bien passer un peu plus.
Vous aimeriez bien travailler avec certains groupes ou producteurs ?
Romain: Steve Albini.
Anaïg: Ca dépend plutôt de nos évolutions et de nos opportunités. On a l'occasion de bosser avec plein de gens. Et, à chaque fois, il y a des choses à prendre, en bien ou en mal. Sinon, si on me proposait un duo avec Björk, je dirais pas non. Et j'aimerais bien chanter la reine de la nuit, dans le Flûte Enchantée de Mozart. Mais je crois que j'y arriverais jamais.
Romain: Notre rêve, en fait, serait de pouvoir faire la production d'un disque de A à Z.
Jules: C'est pas un rêve, c'est un souhait.
Romain: oui le but, c'est d'arriver au point ou on sait se servir d'un table de mixage, avec notre ingénieur Manu, parce que c'est un pote.
Jules: On a besoin de quelqu'un à l'interrupteur. (rires)
Romain: A la limite, on loue un studio sans ingénieur. On enregistre, on mixe, et on masterise nos chansons.
Jules: On veut éviter qu'il y ait trop d'intervention.
Romain: C'est pas qu'on est introverti, mais on aimerait bien savoir se servir de toutes ces machines.
Que faisiez vous avant de monter le groupe ?
Anaïg: Moi, j'étais en histoire de l'art à Rennes. Et j'ai arrêté pour faire ça.
Jules: J'ai fait de l'architecture à Nantes et j'ai toujours fait ça en même temps.
Julien: Je suis toujours étudiant en géographie.
Romain: Moi, j'ai fait un BTS.
Cédric: Moi aussi. J'ai tenté la vente mais çà m'intéresse pas.
Anaïg: On était tous étudiants et on essaie de ce concentrer totalement à la musique, pour arriver à en vivre. Le statut d'intermittent du spectacle, c'est une chose très rare et précieuse. Ca se pèche au fond de l'océan . On a appris à " plonger " entre les coûts, les charges, et compagnies...
Un énorme merci à T.E.D. et Anaïg. Et un éléphantissime merci à Cécile pour m'avoir trimballé à mon premier concert ! Interview par Cécile et Fabrice.