Rock Rock > Think Kastendeuch

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Formé à Paris, Think Kastendeuch... est un reste de gloires locales telles que Zajedni, Lola Langousta ou encore El Dopa, toutes issues du Grand Est hexagonal. Pas assez tatoués pour faire du hardcore, pas assez chevelus pour faire du metal, pas assez intellos pour faire du rock prog, pas assez maigres pour faire de l'emo et pas assez végétariens pour être vraiment indépendants, Think Kastendeuch... fait ce qu'il aime avec ce qu'il a. Mais l'idée, justement, c'est que le groupe a pas mal d'influences à son répertoire et qu'il a décidé de tout mettre dans sa musique, cocktail sonore hautement électrique de rock anglo-saxon indépendant et de noise fulgurante plus continentale. Il fallait choisir l'un ou l'autre, les membres du groupe ont finalement opté pour les deux et ont mis le résultat en musique en 2007, sur un premier deux titres, puis l'année suivante sur un 3 titres éponyme enregistré au MF Studio de Nancy et paru chez Ocinatas Industries.

Think Kastendeuch / Chronique EP > Morning glory wine

Think Kastendeuch - morning glory wine Au niveau de la production, Think Kastendeuch monte en puissance tranquillement au fil des années : un EP éponyme de 3 titres en 2007, un autre EP de 5 titres en 2010 (Draft punk) et pour 2018, le dernier EP de 6 titres : Morning glory wine. Mais cette discographie en dilettante n'entâche en rien la qualité et la constance de TK quand il s'agit de taper dans du noise rock débridé. Comme on dit : "ce qui est rare est précieux". Et Morning glory wine nous rassasie, avec parcimonie, dessinant un lien entre les Melvins, les Stooges, et autres Jesus Lizard. Une amplitude et diversité de chants sympathiques (la descente d'octave sur "On the clock"), une guitare qui combine un bon son noise sur des riffs proprets et rythmés, et la batterie qui a depuis bien longtemps dépassé le niveau "poum poum tchak". Bref, Think Kastendeuch continue dans cette belle orientation initiée il y a 10 ans, du bon indie rock noisy, qui reste parfois très accessible (le titre "Genuine article" qui commence presque comme de la britpop). Et au rythme où ils sortent leurs albums, on attend avec impatience 2028, qu'ils enregistrent leur premier double LP.

Publié dans le Mag #35

Think Kastendeuch / Chronique EP > Draft punk

Think Kastendeuch - Draft punk En trois petits titres, Think Kastendeuch s'était révélé il y a deux ans comme une sacrée surprise en matière de noise-rock aux effluves stoner et de groove qui fait vibrer le palpitant. Les revoici aujourd'hui avec un deuxième EP composé de cinq titres cette fois, histoire d'un mettre un peu plus... sans jamais rogner sur la qualité. Ce n'est apparemment pas le genre de la maison et, de "Ponymen" à "Call a doctor", le groupe se révèle une nouvelle fois particulièrement inventif mais efficace, à la fois maître de son sujet mais en même temps très brut de décoffrages. Parce que c'est assez simple, ici les guitares sont en mode "combustion spontanée" et le groupe joue la carte de l'hypertension émotionnelle, délivrant par là-même un rock ténébreux, mouvant et organique, toujours sur la corde raide, taillé avec une précision d'orfèvre ("Red head 95"). Un chant au bord de la rupture, le riffing tendu comme une arbalète, Think Kastendeuch déroule et imprime sa griffe comme personne.
Heavy noise, puissant et salvateur, le son du groupe se caractérise par des guitares toujours acérées, une rythmique véloce et chant hargneux à l'esprit DIY affirmé. Mais pour autant, les TK n'oublient pas de faire parler l'efficacité de mélodies solidement sanglés sur une base rock solide et enfiévrée (l'excellent "Delsey"). Et si l'ensemble est parfois un peu déroutant, sur "Magic helmet" surtout, il est surtout foudroyant lorsque les Think Kastendeuch font parler la poudre avec le cinquième titre de ce Draft punk. Pur condensé de tout ce qu'ils ont fait sur les quatre premiers (logique imparable), tout en contrôle et avec des effets de voix qui rendent le tout encore plus abrupt qu'à l'accoutumée, on en prend plein les tympans et le pire, c'est qu'on en redemande. Deux EP's, 8 titres au compteur et un constat, imposé à la force des riffs : ce groupe est détonnant.

Think Kastendeuch / Chronique EP > Think Kastendeuch

think_kastendeuch.jpg Il suffit de trois petits titres à Think Kastendeuch, pour s'imposer comme l'un des plus beaux espoirs de la scène noise-rock hexagonale. Etonnant ? Un peu, mais à la découverte de "Burn it ! Burn it ! Burn It", on se rend compte que le groupe n'est pas un énième ersatz ou suiveur de telle ou telle figure reconnue du genre. Avec quelques sonorités indie-rock à l'anglaise, un groove flirtant avec le desert rock, des plans noise brûlants et une énergie qui donne le tournis, le groupe ne met pas longtemps à convaincre qu'il n'est pas là pour faire de la figuration. 4 minutes et 48 secondes, pas une de plus. Le temps de s'enfiler le premier de ces 3 titres et de comprendre que le groupe a su composer une musique inventive, hybride de noise et de rock indie avec un soupçon de stoner saupoudré sur le dessus. Quelque part entre Refused, The Mars Volta, The Jesus Lizard et les QOTSA, le groupe met le paquet et se permet même quelques incursions du côté d'un rock très métallique aux tendances hardcore qui ne renieraient sans doute pas un Breach en mode rock'n roll. Chant assez en retrait pour laisser les guitares, mais pas trop non plus pour ne pas se faire oublier, Think Kastendeuch a pris le temps pour trouver un son qui lui son propre, une griffe efficace et un groove qui tamponne. La meilleure preuve ? Le second titre de cet EP : "Blood suits you better". Un condensé de ce que le groupe semble faire le mieux. Envoyer les guitares nous titiller les tympans avant de nous transpercer à coup de mélodies incandescentes et rugueuses comme pas deux. Ils sont plutôt rares les groupes qui parviennent à nous convertir à leur cause en même pas deux titres. Think Kastendeuch y parvient sans sourciller, nous offrant le plaisir d'en rajouter un troisième avant de boucler cet EP court... trop court, mais définitivement enthousiasmant. "Fake, of course" distille son venin à son tour, pendant quelques cinq minutes et six secondes d'un festival de rock tendu comme un string de playmate, nerveux comme un syndicaliste négociant les modalités d'un plan social avec sa direction et flinguant à tout va comme trop peu de groupes savent le faire dans nos contrées. En clair : à dévorer d'urgence.