Think Kastendeuch - Draft punk En trois petits titres, Think Kastendeuch s'était révélé il y a deux ans comme une sacrée surprise en matière de noise-rock aux effluves stoner et de groove qui fait vibrer le palpitant. Les revoici aujourd'hui avec un deuxième EP composé de cinq titres cette fois, histoire d'un mettre un peu plus... sans jamais rogner sur la qualité. Ce n'est apparemment pas le genre de la maison et, de "Ponymen" à "Call a doctor", le groupe se révèle une nouvelle fois particulièrement inventif mais efficace, à la fois maître de son sujet mais en même temps très brut de décoffrages. Parce que c'est assez simple, ici les guitares sont en mode "combustion spontanée" et le groupe joue la carte de l'hypertension émotionnelle, délivrant par là-même un rock ténébreux, mouvant et organique, toujours sur la corde raide, taillé avec une précision d'orfèvre ("Red head 95"). Un chant au bord de la rupture, le riffing tendu comme une arbalète, Think Kastendeuch déroule et imprime sa griffe comme personne.
Heavy noise, puissant et salvateur, le son du groupe se caractérise par des guitares toujours acérées, une rythmique véloce et chant hargneux à l'esprit DIY affirmé. Mais pour autant, les TK n'oublient pas de faire parler l'efficacité de mélodies solidement sanglés sur une base rock solide et enfiévrée (l'excellent "Delsey"). Et si l'ensemble est parfois un peu déroutant, sur "Magic helmet" surtout, il est surtout foudroyant lorsque les Think Kastendeuch font parler la poudre avec le cinquième titre de ce Draft punk. Pur condensé de tout ce qu'ils ont fait sur les quatre premiers (logique imparable), tout en contrôle et avec des effets de voix qui rendent le tout encore plus abrupt qu'à l'accoutumée, on en prend plein les tympans et le pire, c'est qu'on en redemande. Deux EP's, 8 titres au compteur et un constat, imposé à la force des riffs : ce groupe est détonnant.