Therapy? - Troublegum Au-delà d'être un album indispensable dans la discographie Therapy?, cet opus est culte pour toute une génération. N'y allons pas par 4 chemins, pour moi (et de nombreux autres), c'est l'équivalent d'un Nevermind, du Black album ou de Tostaky. Un marqueur de son époque, une porte d'entrée vers un autre univers, une révélation, un amour de jeunesse qui ne s'oublie pas. Je ne sais pas combien de fois j'ai écouté ce Troublegum dans ma vie mais "beaucoup" me paraît pas assez, au moment d'en écrire la chronique. J'ai voulu lui chercher un défaut, un titre un peu plus faiblard, une faiblesse pour déconstruire le mythe... Je l'ai donc écouté une fois de plus. Et réécouté. Et je n'ai pas trouvé. Ouais, je suis amoureux. Chaque riff, chaque ligne de texte, chaque frappe sur la clinquante caisse claire, je connais trop ces titres pour y trouver des maladresses. 45 minutes de sans faute, c'est possible.

La violence du son et des accords balancés dès "Knives" montre que le groupe a franchi une étape, même si c'est parfois encore très "noise", le bordel est diablement plus structuré, les grattes envoient un son métallique, le tempo est diabolique, les sonorités changent rapidement au cœur de morceaux assez courts, c'est un travail d'orfèvre. Une des plus grandes qualités de ce Therapy? là, c'est qu'il ne tient pas en place ! Et au sentiment d'agression permanente, Andy ajoute des mélodies incisives incroyables comme ce "Screamager" qui est devenu un des morceaux phares du combo (celui le plus joué en live et un des plus repris par d'autres). On retrouve cette puissance des harmonies vocales croisant des guitares pointues sur presque tous les morceaux mais l'entêtant "Die laughing", le pointilleux "Lunacy booth" et le vénéneux "Turn" sont certainement les plus marquants. Une des astuces du groupe pour nous tenir en haleine, ce sont les effets sur le chant, Andy varie les plaisirs et les effets faisant ainsi ressortir certaines phrases sans avoir besoin de les répéter (comme Jesus without the suffering de "Hellbelly", On my own de "Unbeliever" ou Femination generation de "Femtex"...) ou de les mettre en titre ("Stop it you're killing me", "Trigger inside"). Des lyrics qui ne s'oublient pas et procurent des frissons quand on les entend même quand ça part dans tous les sens ("Brainsaw"). Et en plus, ils subliment un titre d'un groupe que je n'aime pas, leur "Isolation" en hommage à Joy Division est tellement bien remaniée que certains ne savent pas que c'est une cover...

Ce disque a bientôt 30 ans mais n'a pas pris une ride et il m'est toujours très difficile de n'écouter que un ou deux morceaux, j'ai tendance à toujours vouloir écouter les autres... et ne plus m'arrêter. Bien des versions de ces compos sont sorties (des lives et des acoustiques notamment) mais comme toujours avec les morceaux d'exception, c'est un régal. C'est un monument, une partie de l'Histoire du Rock.