Si la qualité d'un album se mesure à l'aune de sa pochette, il va être difficile de pouvoir prétendre que One cure fits all est un bon disque. L'artwork n'a certes jamais été la priorité de Therapy? (en même temps c'est un groupe de musiciens, pas d'artistes peintres ou de photographes) mais là c'est... hum... particulier. Je vous laisse juger.
Musicalement ça démarrait pourtant plutôt bien avec "Sprung" aux guitares bien lourdes et bien grasses, à la batterie sèche et au refrain plus mélodique... la marque de fabrique de Therapy? en somme. Et la formule magique était reprise juste après, dans "Deluded son". C'est ensuite que les choses commencent à se gâter. Les chansons défilent, sans retenir mon attention et j'ai même plutôt envie d'appuyer sur next au bout d'une minute. Jusqu'à "Dopamine, seratonin, adrenaline", dont les mots répétés à l'envie dans le refrain me renvoient au "Feel good hit of the summer" des Queens Of The Stone Age ("Nicotine, valium, vicodin, marijuana, ecstasy and alcohol, cocaïne !") mais en beaucoup plus fade. Peu après le riff de "Our white noise" me sort de ma torpeur - bah voilà, c'est ce son là que je veux entendre ! - pour vite me faire replonger ensuite, avec quand même un nouveau sursaut lors de "Rain hits concrete". "Can you feel it" y chante cette vieille carne d'Andy. Alors déso pas déso mais je ressens pas grand-chose, même si c'est un des rares morceaux qui se démarque. C'est dire le niveau du reste. Next. Re-next et on termine (qui a dit enfin ?) sur la chanson la plus poppy de l'album, "Walk through darkness" mais qui n'a absolument pas la puissance tubesque dont le groupe est souvent capable.
Bref, vous l'aurez compris, ce n'est pas franchement une pièce maîtresse de leur discographie et ce n'est pas étonnant que personne parmi mes camarades ne se soit bousculé pour en parler. Pour être complètement honnête, on m'a même refilé le bébé. Arf, c'est difficile d'être toujours au top et vu la régularité et la rigueur dont ont fait preuve jusqu'alors (et après) nos Nord-Irlandais, je leur pardonne bien volontiers cet album en tiers-teinte.
Publié dans le Mag #50