The Mars Volta - Noctourniquet Tu sais que tu chroniques un nouvel album de The Mars Volta quand...

De-loused in the comatorium, Amputechture, Octahedron, Noctourniquet... sérieux ces quoi ces titres ?

Tu te dis que c'est quand même bien con que chaque nouvel album soit moitié moins bon que le premier...

Mais que même un album de The Mars Volta moitié moins bon que le précédent reste toujours digne d'intérêt. Parce que bon, on partait de très haut quand même.

Sauf que là sur ce Noctourniquet, bah non.

Le problème d'un album pareil, c'est que quand le premier titre se vautre aussi péniblement que "The whip hand", et bien faut cravacher derrière pour remonter la sauce avec "Aegis" ou "Dyslexicon", avant que la mièvrerie crasse d'"Empty vessels make the loudest sound" ne vienne tout foutre par terre. Zut.

On a beau avoir fait difficilement plus atroce chez TMV que "The malkin' jewel", "Lapochka" redresse un peu la barre et démontre que le groupe est encore loin d'être artistiquement mort. Mais ça fait donc à l'heure actuelle trois titres acceptables sur six. Bref, juste la moyenne. Dur.

Toi le seul "In absentia" que tu ne respecteras jamais, c'est celui de Porcupine Tree, donc pas touche. [note de l'auteur : c'est dommage quand même, c'est l'un des rares excellents titres de l'album présentement et vaguement chroniqué]

Parce que mauvaise foi avérée ou pas : "In absentia" est vraiment un titre bien foutu, inspiré, multi-couches et tout et tout. Le problème c'est quand il y en a un, ça va... quand il n'y en a pas plusieurs, c'est là que ça pose quelques problèmes.

La preuve avec "Imago", "Molochwalker"... comme quoi en mettre partout instrumentalement parce qu'on est virtuose tout en montant son chant dans les aigus pour faire genre... bah ça ne marche pas. Ou plus.

Tu comprends que prog ou pas, art-rock psyché ou pas, rock branchouille ou pas, tout The Mars Volta que ces mecs soient, un statut, ça ne suffit toujours pas à faire un album digne de ce nom.

Pourtant le groupe a vraisemblablement cherché à modifier sa formule (de toutes les façons les effets de la potion magique se sont dissipés depuis Amputechture hein...), simplifiant ses formats, les réduisant considérablement en limitant les périodes de digressions psychées hallucinées pour revenir à quelque chose de plus bref, plus immédiat. Mais bon.

Tu te dis que c'est quand même difficile de pas pioncer sur "Trinkets pale of Moon". Putain de passage à l'heure d'été.

D'ailleurs, s'ils pouvaient rappeler Jon Theodore ou Thomas Pridgen, histoire qu'on ait quelque chose de percussif un peu histoire de se remettre les idées en place.

Bon au programme de "Vedamalady", "Noctourniquet" puis "Zed and two naughts" : bidouillages synthétiques, assemblages guitaristiques décousus et castration vocale en cours. Pour sûr, on n'entend pas ça tout les jours ailleurs et l'anti-conformisme recherché est réel. Oui et après ?

Tout le monde va trouver ça indubitablement fabuleux sauf que toi tu vas encore regretter At the Drive-In. Qui vient quand même de se reformer oui, mais seulement pour le fric, histoire de faire quelques festivals et rien de plus. Bref, tu regrettes. [mode : "c'était mieux avant" activé]

Un jour les gens comprendront que l'expérimentation un brin barrée, la recherche de la position d'originalité parfaite compensant la pauvreté d'une inspiration défaillante et le leurre discographique aussi bien foutu, ça va bien cinq minutes. Enfin sauf chez Les Inrocks et Télérama où ce grand foutoir prog-rock psyché sous psychotrope excitera les rédacs'. Encore. Oui comme d'hab'.

Bref la hype, ça va deux minutes, après faut grandir. Par contre, la presque arnaque TMV réussi le tour de force de baigner dans l'expérimentation consensuelle barrée, l'air de presque pas y toucher. Limite de la prestidigitation à ce niveau. Pour un album digne de ce nom, on repassera par contre.


PS : les petites bizarreries synthétiques façon nintendocore. Faut oublier merci.