The Texas Chainsaw Dust Lovers - Me and the devil Je m'en voudrais longtemps de les avoir loupés lors de leur passage à la machine à vapeur à Nancy, car The Texas Chainsaw Dust Lovers a de la classe et de l'énergie bien communicative à revendre. Me and the Devil est déjà le deuxième album pour ces amoureux de la tronçonneuse dont on peine à croire qu'ils sont Parisiens. Leur musique se situe quelque part entre Queens Of The Stone Age pour les riffs ensablés et The Eighties Matchbox B-Line Disaster pour le coté baston à la queue de billard. Un bon gros Hard Rock moderne et volubile et méchamment fun.

Bref, Me and the Devil c'est la bonne surprise du mois pour votre cher serviteur qui même s'il avait été plutôt accroché par le patronyme et l'artwork malicieux n'en demandait pas tant. TTCDL joue, le sourire en coin, avec vos pulsions de bordel tout en vous prenant régulièrement à contre-pied histoire que vous ne vous sentiez pas non plus trop à l'aise dans votre veste en cuir. C'est ainsi que des brûlots incandescents déboulent au détour d'un break sur un hommage appuyé à Ennio Morricone ou sur une jam mexicaine sur laquelle Vince Gilligan n'aurait pas craché.

TTCDL c'est un peu comme un pilote qui roule sur le désert, sensé avancer tout droit mais qui se disperse dès qu'il voit un lézard dans les steppes : le groupe ne reste pas en place, quitte à nous péter la nuque dans des virages méchamment serrés. Tout ça avec une espèce d'enthousiasme juvénile qui suintent tout autant les hormones adolescentes que l'innocence du gamin qui veut ressembler au bad guy.

Le chanteur se la joue crooner ou gourou évangéliste avec des vocalises très graves, les guitares elles s'envolent toujours en gardant les pieds sur terre, la section rythmique enfin semble n'avoir de comptes à rendre à personne et surf avec aisance sur le sillon bouillant de ses camarades.

Les Parisiens foncent à 200 à l'heure vers la modernité mais ont gardé un peu de rock à papa dans leur rétro. C'est une remarque que l'ont fait souvent sur les formations stoner, mais là le mélange passe quasi inaperçu. Ils ont ainsi le talent de raconter de temps à autre des chevauchées épiques sans pour autant ennuyer la super blonde en mini-short sur la banquette arrière. Parfois ils s'autorisent un petit clin d'oeil au vieux biker resté à l'arrière ou un signe de main au vieux joueur de blues qui sèche sous le porche d'une station essence au bord de la route. Les vieux acquiescent et adoubent, ils savent qu'ils ne pourront plus suivre.

« Vas-y, fiston, fonce ! »