Pour éviter de répéter les mêmes choses sur chaque chronique (ce qui, en 25 ans d'exercice est quasi impossible), j'ai pour habitude de me relire. Si c'est un truc que je ne fais pas assez au moment de l'écriture, c'est avec un plaisir parfois un poil onaniste que je redécouvre les articles rédigés sur les productions précédentes des groupes que je m'apprête à de nouveau passer au scalpel de mon clavier. Pour Temps Calme, je relis donc ce que j'avais écrit sur Circuit. Et je fais bien car, non seulement, j'avais plus trop de souvenirs et j'aurais pu de nouveau écrire la même chose ("mouvement psyché-pop coloré avec des machines", "bonnes sensations"...) mais en plus, la conclusion de cette chronique est vraiment pas mal (je te l'envoie parce que tu n'iras pas forcément à la source : "on recharge les batteries avec de petites doses d'énergies et une forme de zen, comme si Temps Calme mettait en musique ces postures de yoga auxquelles on ne comprend pas grand-chose mais qui ont un réel effet sur le corps et l'esprit").
Tu l'auras compris, Temps Calme poursuit sa route tranquillement, jouant un peu plus sur le côté "french touch", celui des jolies basses mariées aux ambiances électro qui autorise le tuning de la voix et me fait penser à Kavinsky ou Air. Mais plus que les atmosphères psyché 2.0, c'est la recherche (et le fait qu'ils la trouvent) de la mélodie ensorceleuse qui me touche, à l'instar de The Married Monk (une de mes références ultimes en ce qui concerne une musique électro-pop aussi racée que délicieuse), les Lillois font mouche à chaque fois et dès le sublime "Pinkoala" nous piègent dans leur Vox III. Ce titre est une bombe, tout comme "Black cat" ou "Ice floe", et j'ai du mal à comprendre pourquoi "Bluebird" ou "Off the mark" sont parus en "single" (et en clip avec la poursuite du thème du tennis de table pour le second nommé) et pas l'un de ces trois-là, si le ping-pong ne te botte pas plus que ça -désolé Circus-, passe donc sur Bandcamp plutôt que sur Youtube pour te faire un avis.
Le mien, tu l'as déjà, Temps Calme a un vrai don pour amalgamer un tas d'influences et d'instruments pour en faire des petites chansons qui n'ont l'air de rien mais viennent te hanter et peupler tes rêves d'animaux colorés qu'on ne croise pas tous les jours (un koala-rose, des coyloups, un chat noir, un oiseau bleu) mais que tu auras irrémédiablement envie d'apprivoiser.
Publié dans le Mag #54