Tu crois à la prédestination ? En la numérologie et toutes ces conneries ? Non bien sûr. Mais quand t'appelles ton gamin Marshall, c'est pas uniquement par amour des chevaux ou de l'armée, c'est plutôt parce que tu kiffes les amplis et Hendrix (c'était son deuxième prénom !), non ? Il était donc évident que le petit Gallagher (non, pas de lien avec Rory, Noel, Liam ou John mais là encore un nom assez rock !) ferait de la zik, avec deux potes il monte donc Teenage Wrist, sort un premier EP (2015) et tape dans l'oreille d'Epitaph qui est charmé par leur rock un poil emo mais pas franchement punk. Leur influence majeure reste le shoegaze de My Bloody Valentine, leur fond de commerce consiste en mixer un chant mélodieux indolent sur des guitares distordues et lanscinantes. Sur certains titres, il y a un poil plus d'excitations ou de variations mais ça reste toujours très (trop) gentillet et parfois très (trop) pataud (difficile de faire aussi insipide que "Supermachine"). D'où cette interrogation, Marshall Gallagher essaye-t-il de forcer le destin ou c'est la fatalité rock qui le rattrape et lui tombe dessus sans se soucier de ses capacités à composer des morceaux à la hauteur des attentes suscitées par son blase ?
Publié dans le Mag #34