Rock Rock > Tang

Biographie > Tang & frères

Tang est le personnage principal des histoires que raconte Tang, le groupe. Ils sont nés à l'automne 97 et se sont forgés une personnalité petit à petit. C'est également progressivement qu'ils se sont fait connaître à Lille puis dans tous le Nord-Pas-de-Calais avant aujourd'hui d'attaquer le reste du monde. Le groupe est au départ formé de Xavier au chant et à la guitare, de Bastien à la batterie, de Max à la basse et de Chris à la guitare. Leur premier maxi éponyme est enregistré en avril 2000 aux studios Feeling de Tourcoing, noisy-pop-rock, ce maxi permet de décrocher des dates avec Seven Hate, Carving, Dead Pop Club, Waiting For Better Days, Lunar... Ce premier maxi est très chanté, très rapide, si la batterie est un peu en retrait les mélodies sont mises en avant et les distos électrisent l'auditeur surpris et charmé par les averses "Monica Spears" et "Ruins", le très rock'n'roll "Hutch" et le prennant "Primrose hill". Durant l'hiver 2000, Chris quitte le groupe et est remplacé par Ismael, le combo va prendre une teinte plus émo. Ils abandonnent alors leur set pour s'en construire un nouveau, et ils enregistrent des titres en juin puis décembre 2001 sous la houlette de Luc Guenard. 3 titres sont choisis pour servir de nouvelle carte de visite en attendant un EP plus consistant ...
Ce sera This quietness booms about on the walls like birds in panic en 2003.
En 2004 Ismaël quitte ses comparses pour son boulot, il est remplacé par Sébastien (ex-Klang!!! / ex-Shagma). Le groupe enregistre ensuite un premier "vrai" album : Another thousand days, out of this world, le monde le découvre le 10 mai 2006...

Review Concert : Tang, General Lee à la cave aux poètes (nov. 2010)

Interview : Tang, Une rasade de Tang (oct. 2017)

Tang / Chronique EP > And still no sunrise

Tang - And Still No Sunrise A part une petite modification de line-up, j'ai l'impression que Tang n'a pas changé depuis ses débuts... Non pas musicalement (encore que j'ai découvert l'émo-core en les écoutant dans des bars près de chez moi et si on réécoute leurs premières productions, ils ont conservé le même esprit) mais dans leur manière de faire. Certes, ils ont beaucoup plus d'expérience (20 ans !) mais ils continuent de faire comme s'il fallait encore et toujours convaincre. Comme les "jeunes" groupes, ils ont besoin d'être rassurés, pour leur retour en studio, ils repassent au Boss Hog et travaillent de nouveau avec Clément Decrock (l'ex-batteur de General Lee était responsable de Dynamite drug diamond mais a aussi enregistré The Prestige, The Gay Corporation, Fall of Messiah...), ils signent chez Uproar for Veneration, le label de Grégory Smets, activiste lillois qui les suit depuis toujours (et qui le bon goût de signer des groupes qu'on apprécie comme Adolina, Ed Wood Jr, Generic...) et demandent à Pierre C. Philippe (encore un ami) de leur réaliser l'artwork. Bref, bien que majeur, le groupe a toujours besoin d'amis proches pour avancer. Et malgré tout cela, le soleil ne se lève toujours pas ?

En tout cas, c'est ce que laisse penser le titre de cet EP And still no sunrise qui sonne comme un retour après 5 années de disette (moins de 10 concerts en 4 ans malgré un LP acclamé par tous). Premier des cinq nouvelles pépites, "One day at a time" est une petite plage qui fait plus que servir d'introduction, la guitare lâche déjà quelques notes de tension sur un rythme ultra lent et aérien, le titre du morceau est répété de manière lointaine et "Togetherness is compromised" nous explose à la tronche, Tang pur jus, on passe par toutes les émotions avec ce qu'il faut de chant plaintif et rageur pour nous faire frissonner. Plus longue piste de la galette, "Off with your arms" installe ses différentes ambiances dont une plus tortueuse menée par une basse qui s'infiltre dans les oreilles (et me rappelle les bonnes lignes de Justin Chancellor) et permet de trancher avec la partie plus explosive, on connaît par cœur ce chant émo, ici, c'est donc l'exceptionnelle qualité de la partie instrumentale qui est à remarquer. Beaucoup plus direct, "Bruises and goosebumps" ouvre un dialogue fictif mais souffre d'être placé juste après un petit chef d'œuvre. On est déjà en bas de la liste avec "To the source" et son riffing rentre dedans qui ne laisse pas respirer, là encore, Tang fait du Tang et c'est au final ce que l'on pourrait leur reprocher, refaire ce qu'ils ont déjà fait.

Pas moi qui suis converti depuis très longtemps (plus de 15 ans) et ne me lasse toujours pas, et tant que le groupe pourra enchaîner des morceaux comme "One day at time" / "Togetherness is compromised" / "Off with your arms", je ne vois pas comment je pourrais m'ennuyer. Merci d'avoir ravivé la flamme même si le soleil ne se lève toujours pas...

Publié dans le Mag #29

Tang / Chronique LP > Dynamite drug diamond

Tang - Dynamite Drug Diamond L'immense claque Another thousand days, out of this world date déjà de 2006 quand Tang annonce son retour dans les bacs avec un album enregistré avec Clément Decrock (ex-batteur chez Lyzanxia, toujours chez General Lee et qui bosse au Boss Hog studio où sont passés entre autres As We Bleed, The Prestige, From Dying Skies, The Gay Corporation...) puis masterisé aux Etats-Unis par Bob Katz (spécialiste du son, du jazz et de musique classique).

Dynamite drug diamond ramène le groupe à ses premières amours et émo-tions en les éloignant quelque peu de l'orientation post-hardcore du précédent opus. Les Lillois chassent de nouveau davantage sur les terres d'Envy et Thursday et ce n'est pas pour me déplaire même si j'avais adoré (le mot est faible) leur offrande il y a six ans. Parce quelque soit leur inspiration du moment (qu'il fut long ce "moment"), Tang a du talent. Et pas qu'un peu ! Répondant toujours présents quand il s'agit d'envoyer des riffs dynamiques et percutants, de placer des lignes de chant émotives ou hargneuses (la juxtaposition des deux sur "Run and run and die" est juste géniale), d'écrire une douce partition de basse pour nous attendrir (celle de "Eve of ceasefire talks" par exemple), de jouer sur les peaux pour nous hérisser les poils ("Hellissandur"), Tang nous procure un plaisir continu jusque l'ultime "Roses out of chaos", titre instrumental orgasmique et laisse même le petit temps d'apesanteur qui suit immédiatement la petite mort à une guitare sans distorsion accompagnée d'un violon.

Encore une fois, on est servi, Dynamite drug diamond est excellent d'un bout à l'autre et si on a moins l'effet de surprise que sur le précédent (parce que putain que c'était classe de découvrir un tel niveau !), on se délecte de ce Tang cru 2012 en se permettant un gros reproche qui est aussi une supplique : pitié, ne laissez pas 6 ans entre deux albums...

Tang / Chronique LP > Another thousand days, out of this world

Tang : Another thousand days, out of this world Quelle progression ! Même en imaginant le meilleur pour Tang, il était difficile de les voir atteindre un tel niveau de perfection aussi rapidement... La production est impeccable (le mixage est d'une finesse toute nordique, merci Magnus Lindberg (Cult Of Luna)), l'artwork est tout simplement somptueux (il est signé Mush qui a, entre autres, bossé pour QOTSA) et les compositions sont carrément sublimissimes. This quietness booms about on the walls like birds in panic avait déjà fait forte impression, mais avec Another thousand days, out of this world, Tang s'impose comme le fleuron de l'émo made in France et qui pourrait sans problème s'imposer à l'étranger car en anglais...
Sur ce nouvel album, le chant est moins "braillé" donc plus accessible et bien plus percutant ("Our childish behaviours"), les guitares sont limpides quand elles sont claires (le terrifiant final de "Waiting for the dragon lady"), destructrices quand elles s'alourdissent ("Rats on Oksti"), écouter les lignes de basse est un plaisir absolu ("Awake for days"), la batterie s'amuse des rythmes au millimètre ("Word necklace"), impossible de trouver une faille face à ce rouleau compresseur de tortures guitaristico-mentales. Les esprits chagrins s'autoriseront à penser que Tang reproduit assez souvent les mêmes schémas pour nous faire atteindre leur nirvana, ainsi les montées instrumentales de "Waiting for the dragon lady", "Awake for days", "Rats on Oksti" qui se rapprochent d'un post-rock / post-HxC option sludge (Isis, Cult Of Luna, Neurosis...) ou les murmures/attaques vocaux/vocales font toujours mouches, la recette fonctionne, elle est usée jusque la corde mais avec quel brio ! Si c'était si simple, bon nombre de groupes nous procureraient de telles sensations, or sans être totalement esseulé sur cette scène, Tang semble être passé largement au-dessus du lot.
Ca fait un petit bout de temps que les nordistes sont dans notre colimateur, s'ils ne sont pas dans le tien après la démonstration Another thousand days, out of this world, ils ne le seront jamais.

Tang / Chronique LP > This quietness booms about on the walls like birds in panic

Tang : This quietness booms about on the walls like birds in panic Signé chez Emolution Records (et distribué par Overcome), le groupe sort le 1er juin 2003 un album 8 titres, enregistré en décembre 2002, mixé en janvier 2003 par Stéphane Buriez au LBLab, masterisé par JP Bouquet This quietness booms about on the walls like birds in panic (!) sort dans un digisleeve sombre et travaillé, il bénéficie donc de tous les atouts (label, producteur, mixeur [? - sic], masteriseur [? - resic] et distributeur) pour que le groupe poursuive sa marche en avant.
Ceux qui ne découvriront pas Tang avec cet album seront un peu déçus de retrouver les trois titres du précédent maxi ("She died in june", "Afterburner" et "Sundown camp"), mais c'était prévu et la qualité sonore a encore augmenté... Comme ces titres sont tous trois détaillés sur cette page, je ne reviendrais pas dessus pour parler des 5 autres... Pour parler de la belle intro de basse et des attaques de guitares de "Flicker sister", de la pesanteur coupable de "Fistful of twice", des envolées assassinées de "Sedate //", de la douceur de "Tour-de-force" qui s'électrise peu à peu, du dynamisme hurlant de "Vegas of tears"... Malgré un titre en français ("Tour-de-force" est un instrumental), Tang parle, chante, hurle et pleure toujours en anglais, loin du français de Gantz ou Gameness, les Lillois s'en tirent bien avec leur accent français qui leur donne un certain charme.
This quietness booms about on the walls like birds in panic (déjà surnommé Quietness par les intimes qui veulent gagner du temps) arrive au bon moment pour Tang, le mouvement emo core prend de l'ampleur en France, eux baignent dedans depuis plusieurs années et auront déjà bien fait leur trou avant que les arrivistes ne comprennent que ce style peut plaire dans l'hexagone.

Tang / Chronique EP > She died in june

Tang : She died in june Sobrement, voilà comment se présente ce 3 titres qui bénéficie d'un très bon son. N'étant pas vraiment connaisseur de la scène émo-rock, je ne ferais que citer comme référence certaines des influences annoncées par le groupe à savoir Reiziger, Blonde Redhead, Chokebore, Thursday, Envy, Unwound et puis aussi Mogwaï pour certains sons de distos, ce à quoi on peut ajouter Nada Surf pour ce timbre de voix qu'on entend aussi sur The proximity effect ("Sundown camp"). Le style "émo" se subdivise en différentes sous-catégories interminables (pour montrer que c'est bien underground ? pour faire style ?), là, on a du "chanté", du "crié" et du "pleuré", enfin... je crois... Le maxi commence avec "She died in june" et un fond sonore lourd et grave que viennent contrebalancer de douces notes de guitare et un petit tempo, et puis Xav se met à expulser ses émotions, ses textes, le terme "émo" prend alors vraiment son sens. Avec le chant, les instrus s'emballent puis tout se calme, les parties guitares se délient, les notes remplacent les riffs, le son clair remplace les distos, la basse descend dans les aigus, un sample de voix nous apaise, tout est bien ordonné, sage... et alors qu'on se mettait à rêver, on tombe de nouveau dans cet escalier douloureux, matraqué par les riffs et assailli par le chant. Les 3 titres reprennent plus ou moins le même schéma, variant les effets, les ambiances, laissant les guitares s'énerver avant tout le monde sur un "Sundown camp" où le chant est plus rock, plus soumis aux effets. Enfin, "Afterburner" est le moins facile des titres à approcher avec son intro très agressive, son rythme particulier, mais derrière on découvre un contre-chant et des espaces de calme où divaguent basse et guitare, suivies par un chant qui en devient pop-rock. Puis l'émo-tion reprend le dessus... impossible à dominer...