Tagada Jones - Dissident Mine de rien, les Tagada Jones nous gâtent. A peine digéré le monstrueux album CD/DVD live 20 ans d'ombre et de lumière, que le quatuor breton nous délivre Dissident, un nouvel album haut de gamme dont lui seul a le secret. Réjouissez vous, ça va bourrer !

20 titres (pour 20 ans), des collaborations à foison, (Steph' Buriez Loudblast, Poun BBÄ, Reuno Lofofora, Loran Béru et même Guizmo Tryo), des tubes en veux-tu en voilà, la nouvelle bombe punk métal hardcore de Tagada Jones risque d'en laisser plus d'un sur le carreau. Fidèle à lui même, le groupe, toujours enragé, déverse sous des riffs plombés et des rythmes coup de poing, des morceaux jamais dénués de sens quand il s'agit de constater (et de contester) la bêtise humaine et une société ultra individualiste qui ne laisse aucune chance à celui qui ne suit pas le droit chemin qu'on lui inculque dès sa tendre enfance. Tagada Jones, fort de vingt ans d'expérience ("Tous unis"), mêle avec brio le punk ("Liberticide", "Karim & Juliette"), le métal (l'énorme "De l'amour & du sang" qui va faire des ravages dans les fosses, "Vendetta") et le crossover hardcore ("Instinct sauvage" et son clin d'œil à Sepultura), ne lâchant jamais la pression tout au long des 65 minutes de ce Dissident. Si bien que l'ensemble pourrait sembler, au bout d'une écoute complète, quelque peu indigeste à la longue même si, paradoxalement, je ne vois pas de titres qui auraient pu être mis de côté (c'est d'ailleurs suffisamment rare d'avoir autant de matériel dans un seul disque qu'on ne va pas faire les difficiles, hein ?). Tagada Jones est au sommet de son art, fidèle à ses convictions musicales et intellectuelles. En guise de "super bonus" à cette gargantuesque orgie sonore, sept morceaux voient les Tagada croiser le fer avec leurs potes le temps de collaborations prestiges, et même si les titres où interviennent Reuno ("On ne chante pas on crie") et surtout Loran ("Karim & Juliette" dans une version Tagada et une version Béru, bonne idée !) sont irrésistibles, le chant de Niko sur les morceaux "classiques" se suffit amplement à lui même.

Avec sa production haut de gamme et ses morceaux taillés pour la scène, Dissident n'a rien à envier aux précédents cartons discographiques des quatre de l'Ouest.Tagada Jones n'a, une nouvelle fois, pas fait les choses à moitié et nous donne rendez-vous pour une tournée qui s'annonce une nouvelle fois triomphale. On n'a pas tous les jours 20 ans, n'est-ce pas ?