Le premier volume des Rock stories sortira début 2009, d'ici là, on te file des extraits du bouquin en avant-première, voilà comment a commencé l'histoire de Tagada Jones...

Pascal Pacaly - Rock stories volume 2 Si je me souviens bien, tout a commencé lorsque je suis arrivé à Rennes, pour le lycée. Ce qu'il y a, quand vous passez d'un patelin de six mille âmes comme le mien et que vous allez dans une ville où y'a vingt fois plus de monde, c'est à la fois terrible et déconcertant. Surtout quand vous ne connaissez personne. Parce que faut bien dire que dans les villes où j'avais fais mes études, j'm'étais quand même fait pas mal de potes. Bon, en même temps, à Rennes, j'ai pas mis trop trop de temps non plus pour m'en faire d'autres. Des zicos surtout.
On était dans cette classe, en première, et on devait bien être une douzaine de gars à s'être fichus au fond de la salle à faire les cons et tout le reste. On était donc une bande de glandeurs et bien vite on est devenu super proches. Alors, comme souvent dans ces cas-là, y'en a certains dont on devient encore plus proche. Pour moi ça a été Pascal et David. Y'a eu aussi Benoît, un pote à David qui est vite venu nous rejoindre. Tous les quatre, on continuait à se voir le week-end et on s'en faisait pas. La vie était cool, peut-être même un peu trop. Je veux dire qu'à un moment donné, on commençait sérieusement à s'ennuyer, à tourner en rond et là, ça le faisait plus trop. Comme tous les quatre on était bien branchés musique et qu'on avait à peu près les mêmes goûts, on s'est tout doucement mis à toucher les instrus et on a commencé à jouer. Pascal m'a montré comment jouer de la guitare, mais on a préféré me mettre au chant. Benoît, lui, jouait déjà de la batterie, donc pas de souci. Bref chacun a trouvé sa place, David à la basse, Pascal à la gratte et mine de rien, on répétait de mieux en mieux. C'est ainsi que l'idée nous est venue d'améliorer tout ça.
J'me rappelle que pas très loin de chez nous, y'avait ce bourg, avec cette maison, cette sorte de ferme pour laquelle on avait pris fait et cause. Je veux dire où on traînait vachement. Bon, y'avait des trucs qui manquaient quand même, comme l'électricité et l'eau. On a donc été obligé de trafiquer un peu pour que tout ça arrive jusqu'à la baraque. Là, on jouait des reprises des groupes qu'on aimait et on passait autant de temps à déconner et à boire des coups plus qu'autre chose. On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans, non ?
Tous les week-ends, on se donnait rendez-vous là-bas. Pas mal de gens savaient qu'on jouait dans cette maison mais ils disaient rien parce qu'ils savaient qu'on était pas du genre à faire des problèmes. C'est pour ça qu'un jour on a vu débarquer Boogie, qui avait entendu parler de nous. Boogie habitait Janzé - huit cents habitants, le bourg - à deux pas de la maison et possédait une grande ferme avec une super grande pièce nickel pour jouer de la musique. Il avait une sono plutôt médiocre - mais qui suffisait amplement pour commencer -, et ni une ni deux, cette ferme est rapidement devenue notre QG.
Six mois plus tard, on jouait toujours autant. Malgré les bières et le reste, on avait réussi à trouver un son. Le groupe se précisait. On était tous partants. L'aventure pouvait commencer.

Rock stories : volume 2 est dispo aux éditions Les Trois Orangers depuis le 20 janvier.