Tagada Jones - L'envers du décor L'envers du décor. Rien qu'au titre, on a compris que pour leur troisième album, Tagada Jones n'a toujours pas envie de rigoler. Car oui, Tagada Jones n'est pas un groupe qu'on écoute pour évacuer un coup de blues ou pour se remettre d'une peine de coeur. Non, franchement, je ne vous le conseille pas. Enfin, c'est juste un conseil. Pour leur retour en grande pompe, les rennais ont mis les petits plats dans les grands : super pochette, son énorme enregistré dans un studio de leur ville natale, et surtout, supers compos. Bon, il est vrai que le style "Tagada Jones" n'est pas le plus accessible du moment, mais en tout cas, ils n'ont pas eu le bas gout de retourner leur veste comme certains recemment pour jouer l'accessibilité (no comment). Non, pour les Tagada Jones, c'est toujours à fond et surtout toujours fort, très fort. Le chant est si particulier, on adore ou on déteste, mais le coté grosses voix aigues avec le style punk hardore de la musique se mélange à ravir. Les textes sont d'une noirceur mélée à une intelligence remarquable. La politique ("A gauche comme à droite"), les USA ("[D^blju :]"), l'extremisme ("Un kulte"), la télé ("Reality show"), la music business ("Star system") et j'en passe. De ce coté là, pas de soucis, on retrouve bien nos chers Tagada Jones, qui ne parlent pas dans le vide et qui offre un discours qui mérite une réflexion. Ce qui pourrait sembler quelque peu nouveau et qui, paradoxalement, fait la force de ce nouveau disque, c'est cette volonté des rennais d'incorporer à leur morceaux durs et parfois malsains une pincée de mélodie. Une pincée, bon, tout est relatif, les Tagada Jones ne la joue pas dans la lignée de toutes les merdes qu'on peut entendre à longueur de journée, mais des titres comme "Ecowar" ou "A gauche comme à droite" trouvent leur force dans ces refrains et autres passages qui marquent une certaine évolution chez le quintet, marquant les esprits avec une certaine pointe de mélodie, ce qui rend la colère et la puissance du reste des morceaux encore plus flagrant ! Mais Tagada Jones, c'est aussi des compos encore plus maitrisées, compositions sans aucun défaut. A coup sur, L'envers du décor est le disque de la maturité, qui plairont aux afficionados de métal et de punk. Oui, oui, on peut aimer les deux, je vous le confirme. Ne pas faire de bruit que poru faire du bruit, voilà une devise qui va si bien à Tagada Jones. Preuve en est ce "S.O.S. Dub", morceau comme son nom l'indique plus électronique que sa version hardcorisée présente sur le disque, mais avec la même intensité et le même sentiment de malaise qui s'en échappe. OUf !!!! Il ne vous reste plus qu'à aller prendre une claque en concert, car Tagada en live, c'est quelque chose, croyez moi ! Le son et le visuel, deux atouts pour les bretons. Et puis, pas d'excuse, avec 80 concerts par an, pas possible de les louper !