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Projet solo de Frank Litzler, ex-bassiste/guitariste du groupe de post-rock Natsat, SZ allie post-rock et approche expérimentale, le tout, délicatement enveloppé dans des sonorités world music. C'est en 2002 que Frank Litzler a décidé de mixer et sampler les sons qu'il a enregistré lors de ses nombreux voyages de par le monde (Proche-Orient, Inde, Amérique du Sud). Il en ressort 8 titres compilés sur un album intitulé Home recordings qui sort chez Drunk Dog Records (Porcelain, Whopper) en 2005. Désireux de ne pas se contenter d'un album studio, Frank Litzler fait alors appel à son frère Damien (batterie, metalophone.) pour se lancer dans un enregistrement live sobrement baptisé Live recordings, qu'il sort en même temps que son premier opus, toujours chez Drunk Dog Records.

SZ / Chronique LP > Gloria, 1959

Sz - Gloria, 1959 Depuis la relecture de la musique des films Baby boy Frankie entre 2008 et 2010 et Soy Cuba en 2011, SZ a quelque peu disparu de nos écrans radars pourtant affutés quand il s'agit de ce duo. L'étiquette post-rock peut être remplacée par "rock azimuté" tant les ambiances varient tout au long de cet album où l'on trouve des voix autant que de l'électronique, et pourquoi pas sur le même titre, ce "Gloria" divisé entre un chaleureux blues folk grâce au chant de Sammy (Ultra Orange) et des passages tout en bidouillage de petits sons dans la veine du travail du Chapelier Fou. On trouve aussi un chant parlé accompagné de mélodies mélancoliques et lyriques ("Pray ahead"), des chevauchées de guitares qui ne contiennent pas une hargne vocale ("Six is sex"), des ambiances électro-pop-jazzy aux charmes tout féminins (avec Virginie de Thallium), des titres où l'expérimentation est poussée à son maximum histoire d'explorer toutes les possibilités ("Cheval tripé", "United fruit")... Si elle peut sembler complexe à appréhender et exigeante en terme d'écoute, la musique présente sur Gloria, 1959 est immédiatement séduisante et c'est là tout le talent des deux frères Litzler, nous faire succomber avec un travail riche et abouti.

SZ / Chronique LP > Autumn leaves latin comes

SZ - Autumn leaves latin comes Deux ans après une très prometteuse première oeuvre bicéphale (Home recordings / Live recordings), Franck Litzer, l'homme qui se cachait derrière le pseudonyme de SZ, refait surface avec son frère, le one-man band étant définitivement devenu un duo. Et avec Autumn leaves Latin comes paru comme ses deux prédécesseurs chez Drunk Dog Records, label dont on parle trop peu alors qu'il méritera toute notre attention cette année avec les sorties de HitchcockGoHome! et Cvantez, les frères démontrent que les promesses nées de leurs premiers essais discographiques ne devaient rien au hasard. Distillant un post-rock minimaliste, teinté d'une electronica douce et feutrée, bercé par un spoken word habité et des mélodies lumineuses, les Grenoblois livrent un recueil de compositions toutes plus envoûtantes et délicates les unes que les autres. De l'éponyme et délicat "Autumn leaves latin comes" au plus électrique "Santolan", SZ dévoile, les uns après les autres, les apparats d'une musique qui peut aller de l'apaisement absolu à un crescendo explosif, le tout dominé par l'incorporation de samples et autres touches électroniques ou glockenspiel pour élargir la palette de couleurs de cette collaboration symbiotique des deux frères. Un soupçon de slam qui vient poser son flow sur le revendicatif et mesuré "Toallita", des orchestrations habilement construites sur l'échevelé "Jer'song" qui s'étend sur neuf minutes à une seconde près... Un math-rock expérimental qui vient épouser les effluves mélodiques du post-rock lunaire auquel les frères nous ont habitué depuis Home recordings, quelques rythmiques plus abruptes, des cordes qui s'entrechoquent, des dissonances habilement recherchées, SZ sait se faire tantôt aride, tantôt plus accessible, pour peu qu'on lui laisse le temps de convaincre. Alors que l'on semblait se diriger vers une conclusion post-rock dans la veine des titres précédents de cet Autumn leaves Latin comes, les frangins sortent de leur manche le bien nommé "Eurofunk", sorte de digression électro-post-rock funky aussi étonnante que bercée par des trouvailles sonores sorties de nulle part, avant de s'en retourner vers quelque chose de plus classique avec "Brune, white legs" et "Bucca : replay". Un post-rock enchanteur parfois minimal, d'autres fois chargés en effets et multitudes de petits détails qui font tout le charme d'une oeuvre élégante, finement ouvragée, SZ dépose avec cet Autumn leaves Latin comes, un disque comme on en voit peu...

SZ / Chronique LP > Live recordings

sz_live_recordings_artwork Voici le pendant de Home recordings, son alter ego live sorti en même temps chez Drunk Dog Records. Sauf que, là ou la version studio n'était que le travail d'un seul homme, (Frank Litzler donc), ce Live recordings bénéficie de la présence de Damien, frère de Frank et accessoirement batteur de son état. A l'image de son titre (à l'instar de Home recordings), cet album joue sur la sobriété et l'effet de surprise. Déjà, primo, il faut noter que les deux opus de SZ n'ont qu'un seul morceau en commun ("le numéro 8"), d'où l'intérêt de deux chroniques et non d'une seule.
Secondo, là où Home recordings trouvait son intérêt dans le fait qu'il s'agisse d'un projet solo et d'un collage propice à la méditation, ce live aurait plutôt tendance à voguer dans les sphères de l'improvisation, les deux musiciens se lançant dans des exercices de style rythmique et mélodique, tantôt enlevé, tantôt digressif. Pour faire plus court, là, où son alter ego est un appel sans réponse à l'encontre de l'auditeur, Live recordings joue plus sur la complémentarité des deux frères, les instrumentations de l'un trouvant leurs réponses dans celles de l'autre. Tertio, cet opus live enregistré à Grenoble est, à la différence de son pendant studio, le fruit d'une prise de risque incessante et spontanée, là où Home Rrcordings était plus un assemblage réfléchi et contemplatif. Assez différents l'un de l'autre donc.
Au final, on ne pourra que louer la complémentarité des deux albums signés SZ, chacun d'entre eux laissant apparaître une facette de ce projet semi solo, osé, inventif et surtout franchement rafraîchissant. Une oeuvre en deux parties qui ne pouvait avoir que toute notre sympathie.

SZ / Chronique LP > Home recordings

sz_home_recordings_artwork Le chroniqueur rock est un véritable virtuose pour passer à côté d'un album qui vaut largement le coup d'oeil, Episode II : "après The Cashers, on en remet une couche". De chez Drunk Dog Records, on ne connaissait jusque là que Porcelain, un groupe de post-rock mélodique et saturé venu de Normandie, on découvre maintenant SZ et derrière ces deux lettres, un certain Frank Litzler. A travers cet album simplement baptisé Home recordings, le grenoblois ouvre l'album photo sonore de ses voyages effectués à travers le monde. Là où la démarche est souvent nombriliste, un peu prétentieuse et finalement peu intéressante, Litzler, par ses collages d'arrangements que l'on qualifiera de post-rock acoustique, et ses samples venus des quatre coins du monde (sic), parvient à créer un univers cohérent.
Fait de petits arrangements inventifs propices aux ambiances introspectives et de poésie douce, Home recordings est simple, naturel et au final ne s'embarrasse pas de futilité. C'est là tout le charme du travail de SZ, un enregistrement riche par essence et pourtant peu complexe dans son développement. Assez folk dans l'âme, Home recordings se révèle être une sorte d'album hybride entre l'opus de post-rock ambitieux façon Porcelain et le collage un peu expérimental d'ambiances diverses et variées. Forcément, tout n'est pas toujours réussi, mais Frank Litzler va jusqu'au bout de son concept et fait voyager l'auditeur tout au long des huit plages musicales que recèle cet opus. Un album cousu main, quasiment fait "à la maison" (sic) pour une expérience fort agréable et sans autre but que de faire rêver le temps des 57 minutes et 21 secondes de ce premier effort.