SZ - Autumn leaves latin comes Deux ans après une très prometteuse première oeuvre bicéphale (Home recordings / Live recordings), Franck Litzer, l'homme qui se cachait derrière le pseudonyme de SZ, refait surface avec son frère, le one-man band étant définitivement devenu un duo. Et avec Autumn leaves Latin comes paru comme ses deux prédécesseurs chez Drunk Dog Records, label dont on parle trop peu alors qu'il méritera toute notre attention cette année avec les sorties de HitchcockGoHome! et Cvantez, les frères démontrent que les promesses nées de leurs premiers essais discographiques ne devaient rien au hasard. Distillant un post-rock minimaliste, teinté d'une electronica douce et feutrée, bercé par un spoken word habité et des mélodies lumineuses, les Grenoblois livrent un recueil de compositions toutes plus envoûtantes et délicates les unes que les autres. De l'éponyme et délicat "Autumn leaves latin comes" au plus électrique "Santolan", SZ dévoile, les uns après les autres, les apparats d'une musique qui peut aller de l'apaisement absolu à un crescendo explosif, le tout dominé par l'incorporation de samples et autres touches électroniques ou glockenspiel pour élargir la palette de couleurs de cette collaboration symbiotique des deux frères. Un soupçon de slam qui vient poser son flow sur le revendicatif et mesuré "Toallita", des orchestrations habilement construites sur l'échevelé "Jer'song" qui s'étend sur neuf minutes à une seconde près... Un math-rock expérimental qui vient épouser les effluves mélodiques du post-rock lunaire auquel les frères nous ont habitué depuis Home recordings, quelques rythmiques plus abruptes, des cordes qui s'entrechoquent, des dissonances habilement recherchées, SZ sait se faire tantôt aride, tantôt plus accessible, pour peu qu'on lui laisse le temps de convaincre. Alors que l'on semblait se diriger vers une conclusion post-rock dans la veine des titres précédents de cet Autumn leaves Latin comes, les frangins sortent de leur manche le bien nommé "Eurofunk", sorte de digression électro-post-rock funky aussi étonnante que bercée par des trouvailles sonores sorties de nulle part, avant de s'en retourner vers quelque chose de plus classique avec "Brune, white legs" et "Bucca : replay". Un post-rock enchanteur parfois minimal, d'autres fois chargés en effets et multitudes de petits détails qui font tout le charme d'une oeuvre élégante, finement ouvragée, SZ dépose avec cet Autumn leaves Latin comes, un disque comme on en voit peu...