Syd Matters, dans l'optique d'une tournée promouvant son nouvel album s'arrêtait au confort moderne à Poitiers avant d'enchaîner sur deux concerts à Angers...
Syd Matters : live
Les portes s'ouvrent et je me dirige tranquillement sur le devant de la scène.Arrive alors Luis Francesco qui nous délivrera un set carré, brit-pop et assez sympathique. Se mêleront guitare, violoncelle, violon et xylophone accompagnant une voix malheureusement trop nasillarde pour comprendre les paroles des chansons. Le public semble cependant apprécier et Luis installera un bon contact avec celui-ci.
Syd Matters s'installe et entame alors son concert, attendu par bons nombres de personnes à la vue de l'applaudissement général. "In your town" débute le set et fait rentrer tout le monde dans l'univers Matterien. Guitare acoustique, bidouillage électronique nous font plonger direct dans une transe qui ne s'arrêtera qu'à la fin du concert. Jonathan et sa bande semblent en forme et communiquent avec le public, rigolent, racontent des blagues. Excellent ! "Battle of plympus", "Watcher" et "English way" suivent et me confortent dans l'idée que j'avais du groupe sur cd : ils sont gigantesque ! Je ne saurais expliquer réellement mais une alchimie se fait entre les 5 musiciens qui se complètent totalement. "I care" et son arpège implacable arrive alors et conquiert toute l'assistance qui se lance dans un déluge d'applaudissements. Là ou on pensait que Syd Matters nous avait délivré LA chanson arpège de la soirée, ils enchaînent sur "To all of you" et ce gratté si sensible et cette voix... Une voix grave, un peu étouffée mais tellement plaisante et sensible. Les chansons calmes sont véritablement un des points forts du groupe ! Olivier se met alors au synthé et en sort des sons assez particuliers, commence "Stone man", qui gagne en intensité comparativement à la version studio : un régal ! Suivront 3 chansons que je ne reconnais pas qui vont mettre la pêche à un public déjà emballé. Nous assistons à la grosse claque de la soirée. Sur "Bones", Jonathan se lâche totalement et la chanson en ressort comme la mieux interprétée du concert. S'en suit alors une outreau (écrit comme ça sur la set list) totalement post-rockienne du feu de dieu où tout le groupe suit les triturations du batteur qui sur ce coup m'a totalement impressionné ! Où cache t il ses 2 autres bras pour frapper aussi fort, aussi vite et aussi bien ? Les Syd Matters sont en transe et sortent vraiment un grand concert ! Ils quittent alors la scène et le public en redemande. Chose demandée, chose acquise (nouvelle expression jajaienne) Jonathan et ses compères réinvestissent la scène pour deux autres morceaux dont un "Someday sometimes" sublime et pour finir "Obstacles", l'un de leur meilleur titre du dernier album. Où comment finir en beauté !!! Je ressors de la salle totalement acquis à la cause Syd Matters et j'ai hâte de retourner les voir le lendemain à Angers.
J'arrive sur Angers et je me dirige vers l'Okapi bar ou les 5 Syd doivent se produire en session acoustique. Une vingtaine de personnes attendent déjà devant le café. Nous entrons et seuls johnatan, Olivier et Rémi sont présent, tous trois à la guitare acoustique. Il entament les chansons les plus douces des albums ainsi qu'une reprise. Au programme: "Obstacles", "To all of you", ou encore "She has black and white eyes". Un vrai délice que de découvrir unplugged un groupe dégageant autant sur scène.
J'arrive dans la salle du Chabada et je découvre la petitesse de celle-ci, encore plus étroite que le confort moderne. Ça promet un concert monumental ! Je m'assoie sur le devant de la scène en attendant la première partie, Emily Loizeau que je ne connais pas du tout. Elle arrive, toute fluette, et s'installe au piano. Elle susurre : "approchez vous". Ce que l'on fait. Elle entame alors son live avec "A l'autre bout du monde", une superbe chanson d'amour intensifiée par des notes de piano sublimes. Je suis déjà sous le charme de cette très belle dame. Elle communique énormément avec le public, rit avec lui, lance des pics, etc. je trouve ça excellent !! Elle nous prévient : "j'étais énervée le jour ou j'ai écris cette chanson" et là voilà partie sur "Je suis jalouse" qui a fait rire toute l'assistance ! Une superbe chanson ! Elle fera environ 40 minutes de concert et finira par une chanson mi enfantine, mi humoristique qui finira par conquérir même les plus réticents à sa cause : Emily est grande, et il faut la voir sur scène...
C'est au tour d'Andrew Bird de fouler la scène du Chabada. Il fait parti de ces "jam man" qui enregistrent leurs pistes pour les repasser en boucle et donner du coffre à leurs chansons. Il n'est donc pas étonnant de ne voir que lui et son batteur attitré pour ce concert. Il commence par enregistrer ses boucles de violon et on ne peut que remarquer à quel point il excelle dans le domaine. Trois boucles plus tard, il pose son violon pour prendre la guitare électrique et la chanson peut commencer. Ça semble un peu décousu mais au final, ça ne rend pas trop mal. Une voix à la Jeff Buckley, des mélodies imparables et un batteur monstrueux réussiront à me soumettre à sa cause. Les chansons suivantes vont "malheureusement" suivre le même concept (qui s'essoufflera donc) en y rajoutant des sifflotements (qu'il maîtrise à merveille) et autre xylophone. Voilà le véritable problème du concert. Ça commence toujours pareil, un arpège au violon, puis une autre boucle, une troisième et en avant la guitare et la batterie. C'est bien 2-3 chansons, mais ça manque à force d'originalité et seules les derniers titres, résolument plus rock raviveront ma motivation.
Syd Matters arrive ensuite et recommence son show tonitruant, même s'ils semblent moins en forme que la veille. Un énergumène s'amusera entre chaque chanson à crier "Jonhatan on t'aime !" Ce qui énervera à la longue le chanteur : "tu sais, c'est sympa mais à la longue c'est lourd" ... Le groupe fera à peu près le même concert que la veille, pas forcément dans le même ordre et y rajoutera, OH joie, "She has black and white eyes" dans une version acoustico-électrique sublimissime. Le passage post rock de "Bones" m'a encore une fois épaté et confirmé dans tout le bien que je peux penser du groupe. Finalement, Syd Matters n'est pas qu'un groupe studio, mais aussi ET surtout un groupe live qu'il se faut d'aller voir !
Un grand merci à Olivier de Third Side Records et au tour-manager de Syd Matters.