The Sword - Warp riders "Acheron/Unearthing the Orb"... Booooooom : The Sword fait vrombir les guitares, sature le studio de groove fuzzy enflammé et envoie les riffs tester l'étanchéité des enceintes. Et si celles-ci tiennent pour le moment le coup, on sait d'ores et déjà qu'au terme des titres que compte Warp riders, elles vont céder sous les coups de boutoir électriques d'un groupe qui a le feeling stoner-doom dans le sang... Gimmick rock'n'roll furieusement cool, chant monocorde plutôt approprié pour le coup, "Tres brujas" joue les singles avec sa mélodie légère, son break métallique et son efficacité radiophonique (pour les radios US s'entend hein...) pendant qu'"Arrows in the dark" soigne les ambiances stoner de l'album. Caniculaires à souhait et même légèrement psychées par instants... avant que les grosses guitares ne refassent leur apparition pour nous emmener dans un petit roadtrip à travers le désert. Quelques petits soli bien fougueux et voici que "The Chronomancer I : Hubris" vient faire parler la poudre. Et là, The Sword a décidé de faire turbiner l'usine à riffs stoner dans les règles de l'art, résultat, ça groove à tout va, c'est armé d'un son puissant et techniquement, ça assure grave (en même temps, on ne fait pas les premières parties de MetallicA pour rien). La preuve avec un "Lawless lands" très "classic rock" où l'efficacité rythmique du groupe prend tout son sens. Fin du premier acte : le dénommé "The archer & the orb" (l'album étant scindé en deux "volumes").

Après cinq premiers titres qui justifient à eux seuls l'acquisition en toute urgence de l'album, voici que les Texans en enquillent cinq autres, histoire de mettre tout le monde d'accord. Volume 2 donc, intitulé "The Android & the Sword". Le riff grassouillet, la section rythmique qui en impose, après une intro rock stellaire, "Astraea's dream" en appelle à la cavalerie et tricote quelques lignes de grattes bien velues. Et comme niveau production, c'est béton armé (merci Matt Bayles - Botch, Mastodon, Isis, Pearl Jam - aux manettes du bestiau), forcément, on reste collé au siège. D'autant que The Sword a la riche idée de varier les plaisirs : old-school et heavy pour l'éponyme "The warp riders", purement "Black Sabbathien" sur "Night city" ou plus sauvage ("The Chronomancer II : The night the sky cried"), toujours avec un petit truc en plus derrière la tête. Conceptuel, Warp riders est en effet un album de space-stoner-doom, un mélange original de sci-fi 70's (cf : l'artwork très réussi) et de gros son bien heavy qui résonne dans les tuyaux. Derrière ça, une histoire, celle d'Ereth, un archer banni par les siens de sa planète (Acheron) pour une raison inconnue. Cette dernière a la particularité de ne plus tourner sur elle-même et donc de présenter toujours la même face à ses trois soleils (histoire de compliquer la chose). Conséquence logique, l'un des versant d'Acheron ne voit jamais la nuit, l'autre, le jour. Au cours de l'album, les aventures d'Ereth l'amènent à rencontrer un certain 'Chronomancer', soit un être vivant au-delà de l'espace et du temps qui lui confie la mission de restaurer l'équilibre de la planète. Musicalement, ça ne paraît pas évident dit comme ça, mais le gros son étant au rendez-vous, avec un soupçon de finesse et originalité, The Sword fait le boulot en passant la troisième... et pas à moitié. Solide et assez imparable dans son genre.