Troisième disque pour les Ardéchois, qui avaient commencé en étant la suite logique d'Annita Babyface and The Tasty Poneys... sans ladite Annita. En formation resserrée donc, power trio, ils auraient pu continuer et s'appeler The Tasty Poneys mais Supermunk ça sonne bien aussi. Super, même !
All you need is air, voilà sûrement ce que se dit la personne sous le scaphandre de la pochette, en voyant ses amis qui semblent s'éloigner mais en cette période plus que trouble, nous, ce dont on a besoin c'est d'amour (comme le chantaient les scarabées) et surtout d'espoir. À défaut, faisons le plein d'oxygène (tant qu'il est encore gratuit) et repaissons-nous des onze titres de cet album. Celles et ceux (dont je fais allégrement partie) qui aiment ce style, en gros de l'indie punk mid-tempo mélodique, ne seront pas déçus. Et quand on voit le CV des musiciens, il était inconcevable d'en être autrement puisqu'on retrouve quand même mister Forest Pooky (je ne vais pas vous faire l'affront de le présenter mais préciser néanmoins qu'il s'agit pour moi d'une, si ce n'est la plus belle voix du circuit punk rawk actuel), Le Bazile (là aussi, un des meilleurs batteurs, que je prends toujours plaisir à voir marteler ses fûts pour Not Scientists) et le bassiste Ben n'est pas en reste. J'ai découvert en avant-première, dans l'interview des Supermunk réalisée pour ce Mag #50, que c'était un grand fan des Cure. Si ce n'était pas flagrant jusqu'à présent, cela ne fait plus aucun doute maintenant et on le comprend mieux à l'écoute de "Quarantined", dont on se demande bien de quoi parle le morceau, ahaha ! Juste avant, "That's what I'll do tomorrow" traitait d'un thème qui m'est malheureusement cher, quand bien même je rédige cette chronique un mois avant notre deadline. Du jamais vu ! J'ai sûrement cherché un certain réconfort dans ces chansons aux mélodies sucrées, sans prétention et ça fonctionne. Mais c'est aussi ce que je pourrais leur reprocher ; de manquer un poil d'ambition. Avec ce line-up de fou, j'ai envie d'être tourneboulé, renversé, comme j'avais pu l'être avec l'album de The Pookies par exemple, or je ne passe "que" un très bon moment en leur compagnie. Comme si tu retrouvais des potes de fac 10 - 20 ans après et qu'ils sortaient une bouteille de Pic Saint-Loup alors que tu sais que dans leur cave il y a de l'excellent Pommard 1er cru. J'ai mis des guillemets, hein parce que ça n'empêche nullement de passer une bonne soirée et perso je suis mieux avec Supermunk qu'avec 95% de ce qu'on reçoit au W-Fenec. Mais c'est mon côté exigeant. On a un peu l'impression que ce groupe est une sorte de parenthèse récréative d'avec leurs autres activités musicales plus sérieuses. Bon, je roumègue et c'est là que mes enceintes crachent le titre "I'm burning", plus intense - "Crayons and pens" ayant commencé à faire monter la tension auparavant - et qui justifie (à mes oreilles) à lui seul l'achat de ce disque. On fait de toute façon de très bons repas à base de Pic Saint-Loup et j'ai jamais bu de Pommard.
Publié dans le Mag #50