The Subways étaient à la Maroquinerie (Paris) début octobre. Un concert en mode tuerie, simple et efficace. Quelques heures avant de prendre d'assaut le public parisien, Charlotte et Josh ont pris le temps de répondre à quelques questions.
Money And Celebrity a été produit grâce à Pledge Music, une plateforme sur Internet...
Charlotte (basse) : C'est une idée de nos managers. De nombreux groupes que l'on respecte beaucoup, Funeral For A Friend, Gang Of Four, l'ont déjà fait. C'est une manière de financer un album grâce à l'interaction avec les fans. Il y a différents "packages" qu'il est possible d'acquérir et qui peuvent donner accès à un simple téléchargement de l'album jusqu'à un concert acoustique chez soi ou encore une journée au studio. On a commencé à utiliser cette plateforme le jour où l'on est rentrés en studio, neuf mois avant la sortie de Money And Celebrity. Tout au long de l'enregistrement, on postait des extraits de titres, des vidéos sur les sessions...
On a décidé d'utiliser cette plateforme car à l'époque on était sur aucun label et on avait douze chansons prête à être enregistrées, sur lesquelles on avait travaillé presque pendant un an. On ne voulait plus attendre.
Josh (batterie) : Pour briser cette barrière entre un groupe et son public, c'est un outil fantastique. Et cet album est aussi l'album des fans. Ce sont eux qui l'ont financé, tout bonnement.
Les sujets abordés dans Money And Celebrity sont bien loin de ceux de Young for eternity. Il est davantage question de ce qui se passe dans le monde aujourd'hui.
Charlotte : Quand Billy a commencé à écrire, il ne pensait pas à écrire un album "politique". Sur les précédents albums, il était inspiré par tout ce qui l'influençait sur le moment. Pour le premier album il était un gamin de 16 ans qui écrivait dans sa chambre. Maintenant il a quasiment dix ans de plus donc il est intéressé par tout ce qui se passe autour de lui : la vie politique, l'économie... Au moment où il écrivait l'album il était dans son appartement, avec la télé en fond et des choses ahurissantes qui se passaient, quasiment tous les jours. Il a vu aussi ses amis perdre leur emploi alors qu'ils étaient fonctionnaires. Donc tout cet environnement l'a inspiré, ainsi que toute l'attirance que l'on peut avoir pour la célébrité: des personnes vivent dans l'unique but d'être connues et passent dans des émissions comme Big Brother ou X-Factor. Sur l'album, il y a une chanson pour ces deux aspects : "Money" qui raconte toute la folie autour de l'argent et "Celebrity", qui raconte la vie d'une fille qui veut à tout prix être connue.
Est-ce que cette fille est l'opposé de The Subways ?
Charlotte : Oui, plutôt (rires). C'est tout ce que l'on déteste : vouloir à tout prix être connu et faire n'importe quoi pour y arriver.
Josh : Ce genre de personne veut atteindre la célébrité sans rien accomplir qui ait du sens, comme faire de la musique ou être acteur. Ils veulent juste être assez connus pour être à la une des magazines people ou suivi par des paparazzi... On est complètement à l'opposé de tout ça. La célébrité ne nous intéresse pas du tout. L'important pour nous est de rester honnêtes, de prendre du plaisir à être musiciens et à rencontrer nos fans.
Dans la chanson "We don't need money to have a good time", il y a la phrase suivante: "we don't have an education but we find a way". Est-ce que c'est l'état d'esprit de la jeunesse anglaise aujourd'hui ?
Josh : Oui, en ce moment beaucoup de nos amis sont plutôt déprimés de voir ce qu'ils obtiennent de leurs efforts à l'université. Ils ressortent après quatre années d'études supérieures et n'ont aucun job qui les attend à la sortie. Une de mes amies est diplômée d'astrophysique, ce qui doit être l'une des matières la plus difficile à étudier, et rien ne l'attend sur le marché du travail.
Je ne sais pas si Billy a voulu mettre ça comme sens derrière cette phrase, mais en tout cas c'est l'interprétation que j'en fais.
Charlotte : Je crois qu'il voulait simplement dire que les amis et la famille, c'est vraiment ce qui est à préserver en ce moment. Il y a pleins de trucs déments qui se passent, personne n'a vraiment d'argent, les emplois sont plus qu'incertains, les jeunes vont à l'université sans garantie que ça va leur servir à quoi que ce soit, les frais d'inscription explosent, les budgets publics sont revus à la baisse... beaucoup trop de choses horribles!
Alors faisons la fête avec nos amis et restons proche les uns des autres, voilà ce que signifie cette chanson.
L'album a un son plus direct que le massif "All or nothing". Plus "british" finalement...
Josh : Et c'est exactement ce que l'on recherchait. On voulait un album qui sonnait Anglais et c'est pour cette raison que l'on voulait que Stephen Street travaille avec nous: pour ces guitares qui sonnent "garage". All or nothing était vraiment estampillé "US", très Butch Vig. A l'époque, on était en tournée aux Etats-Unis et on écoutait beaucoup de groupes américains.
Pour nous l'important est de trouver un producteur qui mettra en valeur ce qu'on écrit. Comme Billy a écrit cet album en Angleterre, en regardant la télé, il nous fallait un producteur qui puisse faire sonner tout ça. Stephen Street a totalement réussit.
Comment on fait pour donner à un album un son "british" ?
Josh : En fait, Billy a fait le plus gros du boulot. Quand on a envoyé les chansons qu'il avait enregistré lui-même, Stephen nous a dit : "C'est presque bon. Il faudra juste changer quelques parties de batterie ou de basse". En fait il était vraiment impressionné par le travail de Billy. Et d'ailleurs on en a profité pour mettre les démos sur l'édition limitée de l'album.
Merci à Marion et Catherine d'Ephelide Promotion, Gerald de Speak Easy Production
Re: The Subways / Rencontre avec The Subways (Oct. 2011)
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