The Strokes : Is this it Mais qui sont ces jeunes freluquets new-yorkais qui sortent de nulle part avec leurs son de guitare craspouille et leurs pop-songs simplettes et qui soulèvent une vague de hype outre-manche et outre Atlantique (et à présent ici) d'une ampleur telle qu'elle ferait passer At the drive-in (qui a quand même fait office l'année passée de "grand retour du rock") pour une bande de bouseux sortant à peine de leurs grange texane ! Les cinq Strokes font parler d'eux pour plusieurs raisons : à cause de leur look de glandeurs désabusés, de leur attitude de New-Yorkais tellement pointus que plus rien ne les impressionne (le chanteur n'est autre que le fils du fondateur de l'agence de top models "Elite"...), mais aussi et surtout espérons-le, de leurs chansons. Car il y a véritablement là de quoi être impressionné. Les onze morceaux de Is this it, c'est de la pop avec la sueur du rock, des mélodies toutes bêtes mais tellement efficaces du minimalisme terriblement sophistiqué, le tout servi par un son soigneusement élaboré pour sonner approximatif et combiner la rugosité du garage avec la crudité du punk ("New York city cops, they ain't too smart", entonne Julian Casablancas sur la chanson du même nom). Faire du neuf avec du vieux, après tout est le lot de tout le monde ou presque, il se trouve simplement que Is this it, derrière ses airs de ne pas y toucher parvient à livrer une musique qui ne ressemble pas à grand chose de contemporain. Les puristes seront trop dégoûtés par l'engouement branché qui entoure le groupe pour y jeter une oreille, et si on les comprend, ce n'est toutefois pas faire justice à un groupe au talent immense.