stonedrive_a_moment_of_weakness.jpg On met la clef dans le contact, on fait vrombir le V8, on appuie à fond sur l'accélérateur et "Bulletproof bones" nous fait traverser le grand Ouest américain à la vitesse d'un cheval au galop. Les cow-boys US de Stonedrive ne perdent pas leur temps en affligeantes banalités d'usage, zappant prestement les présentations et autres préliminaires d'usage pour passer au actes... Collision frontale, le contact est viril, les guitares sont acérées, la prod en béton armée, signée Francis Caste (AqME, Dysby, Hangman's Chair ou Zuul FX pour les douillets), ici on cause gros power-rock saignant qui castagne sec, sauf que les Stonedrive ne sont pas de gros ricains abreuvés de binouzes mais parisiens. Et oui, apparemment sous l'influence des Sevendust et autres Foo Fighters (bien...) ou Nickelback voire Alter Bridge (moins bien...), nos quatre frenchies ont bien encaissé les bases de l'art du riff qui démonte et le mettent en pratique, sans sourciller, mais avec une petite touche grunge qui donne un petit côté furieusement cool à l'ensemble. Car on ne va pas se leurrer, à l'écoute du tubesque single "Breathe" (ben oui, fallait un single quand même...), difficile de ne pas remarquer que le chant évoque celui du vocaliste de Submersed et surtout Chris Cornell (Soundgarden, Audioslave). Et comme c'est ultra-carré, taillé à la serpe (même qu'il n'y a pas un poil qui dépasse), foutrement bien troussé et bien rentre-dedans, le côté mélodique prend le pas et le groupe accouche du hit rock US du moment, sauf qu'il est français. Les temps sont durs alors pour une fois qu'on peut être chauvins, on ne va pas se plaindre. Dans ce genre, pour faire un bon album, il faut une ballade grunge rock, du genre qui va attendrir les gros durs et faire larmoyer les jeunes filles en fleur, alors les Stonedrive s'éxecutent avec professionnalisme et un talent évident pour écrire des compos qui vont tout casser en live ("Falling down", "Yesterday today"). Certes, les mélodies de A moment of weakness sont parfois un peu mielleuses (on repense aux reproches que l'on adressait à juste titre aux dernières prod signés Audioslave), mais l'ensemble fait largement mieux que tenir la route. D'autant qu'en alternant, les compos les plus catchy ("Redemption day", "Hide") et les morceaux plus apaisés ("Handful of dust"), le combo parisien trouve le juste équilibre entre ballades rock et brûlots qui envoient les décibels... Un dernier coup de rein avec la paire "Sins that shape our lives"/"Save me" et Stonedrive conclue l'affaire avec "rockitude" et efficacité assumée.