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Biographie > En mode interstellaire...

stellardrive_promo.jpg Alors qu'elle était à l'origine programmée pour une mise en orbite courant 2005, la mission Stellardrive ne décolle finalement qu'en septembre 2006 avec, à son bord (et quelques changements d'équipage), des pilotes habitués à l'espace insterstellaire puisque certains officient ou officiaient sur d'autres vaisseaux, encore en état de voler (Aside from a Day et Synd par exemple) ou réduit à l'état de cendres après un crash retentissant (Gantz). Cinq pilotes émérites (Nico, Sébastien, Florian, Stéphane et Charlie) rejoints en live par Rémi, Julien et Skwal qui font de fait, partie de l'expédition.
Désireux d'explorer de nouvelles contrées stellaires au coeur d'un infini musical aussi inexploré qu'excitant, les cinq membres de Stellardrive, mettent la touche "chant" en mode "pause" et préfèrent se laisser guider par les glorieuses missions qui les ont précédé à ce stade tels que Explosions in the sky, Cult of Luna, Mogwai ou Red Sparowes pour naviguer à vue au travers d'une musique évoquant les innombrables galaxies composant un univers où l'auditeur est réduit à l'état d'infime poussière... Un voyage aux confins de l'inconnu que le groupe nous offre de partager avec lui une première fois en décembre 2005 via un EP numérique mis en téléchargement libre à la disposition des auditeurs (ERS1), puis une deuxième fois en avril 2007 avec le deuxième volet des aventures spatiales de Stellardrive (ERS2), toujours aussi numérique et gratuit que le premier, avant de signer une prestation remarquée lors des Eurockéennes de Belfort la même année. Quelques mois plus tard, le groupe signe chez le tout jeune label indépendant Only 4 Stars Records (Ampools), est invité au Printemps de Bourges et complète sa trilogie d'EP's à la rentrée 2008 avec ERS3 : Ecotone, avant de quelques semaines plus tard offrir au grand public son premier album : Omega point.

Review Concert : Stellardrive, In noise we trust #1

Interview : Stellardrive, Stellar-view (nov.2008)

Stellardrive / Chronique LP > ERS4 : Speak, memory

Stellardrive - ERS4 Il semblait écrit que les "ERS" de Stellardrive ne se limiteraient pas à une trilogie d'EPs, aussi brillants puissent-ils être. Et malgré l'intermède d'un album non-inclus dans ce cycle, voici que les franc-comtois reviennent sur le devant de la scène avec un quatrième volet prenant cette fois la forme d'un nouvel effort "long-play", le deuxième donc de la discographie des gaziers, Omega point étant leur premier (c'est bon tout le monde suit ?). Une longue plage introductive plus tard, parsemées de petites touches électro synthétiques et d'un léger voile semblant planer sur l'ensemble et voici que peu à peu, le groupe délivre les premières esquisses mélodiques et constructions harmoniques de son album, libérant par la-même des forces instrumentales qui, au terme d'une progression post-rock infinie, placeront le groupe quelque part au beau milieu d'une sphère musicale dans laquelle on peut à la fois trouver Gifts from Enola comme Pelican, Red Sparowes comme Russian Circles. Et une poignée de pépites "post-tout ce qu'on veut" dans les tuyaux...

De "Synesthesia" à "Burnt", les deux premiers morceaux s'enchevêtrent naturellement comme les premiers engrenages d'un même mécanisme musical dont "Amputaum", sorte de climax de cet ERS4, serait le rouage central. Marquant le retour aux discrets effets électroniques entrevus sur le premier titre (on reste loin d'un 65daysofstatic quand même...), cette troisième plage de l'album voit surtout le groupe ériger des murs de guitares semblant être en passe de former un labyrinthe post-rock métallique quasiment inextricable. Et quand bien même le calme revient après la tempête électrique, sur la première moitié de "Quiet desperation", l'orage de saturation qui menaçait au loin ne s'évite pas un final dense et ténébreux, sur lequel les Stellardrive atteignent un nouveau pic d'intensité, avant de laisser respirer l'auditeur sur l'interlude "They don't want us to remember". Histoire de reprendre ses esprits entre deux montés en pression comme celles auxquelles le groupe nous a habitué... et qui reprennent leur cours sur un "Carmine" (sublime) aux deux visages : tantôt intense et très brut de décoffrage, d'autres fois plus raffiné dans ses mélodies, comme pour mieux synthétiser l'oeuvre d'un groupe qui pose une dernière mine avec le très beau "Salome". Entre douceur intimiste et déferlement électrique... comme pour mieux conclure en apothéose. Classe.

NB : A noter que l'objet, livré dans un élégant digisleeve mérite certainement de venir enrichir les collections des plus inconditionnels du genre... ça changera des Mp3s empilés à la va-vite dans un coin du disque dur.

Stellardrive / Chronique LP > Omega point

Stellardrive - Omega point 3 EP's (la trilogie ERS dont le dernier volet précède le présent disque de quelques semaines seulement) et une série de concerts ayant confirmé tout le bien que l'on pensait de Stellardrive, voici enfin l'album. Long-format et donc forcément attendu des puristes. Omega point où la compilation des deux premiers essais discographiques du groupe, agrémenté de trois remixes, réalisé par Sjukdom et Nad le tout formant rien moins que la synthèse musicale d'un groupe capable de faire naître en nous des émotions libératrices et d'une puissance rare. Une alchimie musicale aux propriétés étonnantes. De longues plages contemplatives en mélopées enivrantes, les Bisontins nous emmènent aux confins de la voie lactée, leur propre espace aux frontières sans cesse repoussées, dans un voyage intersidéral aux envolées cosmiques majestueuses et déflagrations soniques foudroyantes. Véritable tornade sensorielle, la musique de Stellardrive est ainsi la conjugaison de nappes de post-rock posées avec délicatesse sur un ensemble en mouvement perpétuel, un magma sonore composé d'exhaltations (post)-métalliques et de fulgurances shoegaze.
"Departure", "What everyone can see through the windows", "Sagittarius A", on a beau avoir écouté en boucle ces morceaux lors des décryptages d'ERS1 puis ERS2, les émotions brutes qui jaillissent en nous lorsque le groupe imprime sa marque dans notre esprit sont d'une ampleur presque inconsidérée... Quelques éléments plus pop céleste qui viennent se greffer au détour d'un crescendo subtilement amené, des résonances inspirées, qui d'un morceau à l'autre nous immergent au coeur des méandres cotonneux d'un monde musical à l'onirisme délicat. Stellardrive livre avec Omega point, un disque organique et dentelé, une oeuvre à la densité rarement égalée ailleurs. Exclusivement instrumental, l'album recèle des mélodies qu'il est sans doute préférable de laisser s'exprimer de la sorte, l'absence de voix étant ici largement compensée par les frissons que la musique des franc-comtois procure d'elle-même (magnifique "Turbulences"). Un titre que l'on retrouve dans une version réarrangée, portée par une rythmique mécanique truffée de petites trouvailles électroniques. A l'heure de boucler ce premier album, autant finir comme on a commencé, donc par "Departure" via une version alternative en 2 parties soumise à un double traitement extérieur. Le résultat est bluffant. Comme si on avait pu extraire l'essence de la musique des Stellardrive pour en offrir une autre interprétation sans jamais en dénaturer le matériau originel des relectures à l'image du reste de cet album... magistral.

Stellardrive / Chronique EP > ERS3 : Ecotone

Stellardrive - ERS3 A quelques semaines de la sortie de son premier effort long-format (Omega point qui compilera notamment les 2 premiers EP's et des morceaux inédits...), Stellardrive complète sa trilogie d'EP's avec cet ERS3 : Ecotone, mis comme ses prédécesseurs sur le net en téléchargement libre et gratuit. Déjà en orbite géosynchrone après deux premiers essais discographiques de très haute volée, les franc-comtois déplacent leurs satellites post-rock avec la même élégance mélodique, celle-ci toujours doublée d'une maîtrise formelle étonnante. Premier acte avec "Terraforming" qui jongle entre envolées atmosphériques et riffs plus terriens. Flagrances envoûtantes aux arômes évanescents, le groupe délivre ici une musique tantôt puissante, tantôt plus apaisée. Musique qui flirte avec les Mogwai, Explosions in the sky et autres Mono tout en se hissant, sans trop d'effort à la hauteur de ceux-ci, sans jamais renier ce qui fait sa personnalité. Bluffant. D'autant que la suite ne souffre d'aucune baisse de régime.
Post-rock se lovant dans des atmosphères aux tendances shoegaze, des voix lointaines qui viennent transpercer les nuages, illuminant des contrées musicales aux mélodies célestes ("Space is there (for those who can see it"). Après seulement deux titres, on est déjà conquis alors qu'il nous en reste autant à découvrir. "Ecotone" long et hypnotique interlude crépusculaire que l'on aurait pu retrouver sur un album de Jesu, puis "Conversation". Le premier, malgré sa brièveté nous transporte dans un autre monde, le second, nous fait vivre une expérience sensorielle enivrante. Riffs métalliques, psychédélisme latent, les Stellardrive développent une musique qui s'infiltrent en nous comme un fluide musical aux propriétés addictives rares. Une vraie pépite que le groupe nous sert sur un plateau d'argent avec une aisance déconcertante. Et pourtant, on sait pertinemment que la musique des Bisontins ne doit rien au hasard, qu'elle est patiemment affinée jusque dans le plus infime détail avec la patience d'un orfèvre suisse. Le miracle auditif est à ce prix... et là Stellardrive fait très fort. Comme à son habitude serait-on tenté de dire...

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Stellardrive / Chronique EP > ERS2

stellardrive_ers2.jpg Deuxième essai discographique pour Stellardrive et deuxième EP téléchargeable gratuitement. Cette fois, seulement trois morceaux pour une petite vingtaine de minutes de musique, mais lorsque l'intensité atteint le niveau de "Departure", la durée ne compte plus. De toutes les façons, on est déjà scotchés aux enceintes. Sensorielle, lumineuse et complètement décomplexée, la vague post-rock du quintet français nous arrive en pleine figure et nous emporte au loin dans les innombrables corps célestes que va être amenée à croiser la mission Stellardrive dans son périple stellaire. Le groupe a trouvé son vaisseau avec "Sagittarius A" et c'est désormais en pilotage automatique qu'il peut se laisser aller à slalomer entre les astéroïdes, pour traverser la voie lactée en contemplant l'immensité qui s'offre à lui.
Des ambiances ambiantes progressives, une montée en puissance instrumentale puis le derferlement de guitares, les décibels qui s'entrechoquent dans un véritable mur de sons éléctriques entrecoupés de quelques plages plus éthérées et entêtantes. On prend une vraie claque. Stellardrive voit loin et ne manque ni d'imagination, ni d'inspiration pour composer sa musique. Décidé à se renouveller sans cesse, sans jamais se reposer sur ses acquis ni obéir à quelconque logique mercantile, le groupe fonce droit sur son autoroute galactique tout en s'offrant quelques détours aériens lui permettant ainsi de profiter du paysage. On peut aimer se faire plaisir... Mélodies subtiles, arrangements fouillés, variations de rythmes, la formation bâtie en partie sur les cendres de Gantz insuffle quelques réminiscences de ce groupe en enfermant l'espace de quelques instants ses mélodies dans une gangue de plomb. La tension est alors palpable, entre les constellations Orion et Cassiopée, une pluie de léonides s'abat sur les crescendo de guitares orageuses qui s'emportent encore et encore, dompté par quelques soli fulgurants et une section rythmique qui bétonne ("Turbulences"). Entre ERS1 et ERS2, Stellardrive a fait encore évoluer sa musique. Cette fois, point d'interlude ambiant éléctronique, le groupe a décidé de se lancer corps et âme (du moins sur ce deuxième maxi) dans le post-rock pour mettre un gros coup de boost à un genre qui en a parfois besoin. Et après un premier essai en forme de réussite absolue et une fois passé l'effet de surprise, les cinq membres du groupe démontrent avec force qu'ils ont de la suite dans les idées. Classe, encore une fois.

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Stellardrive / Chronique EP > ERS1

stellardrive_ers1.jpg Entre déflagration hardcore (Aside from a Day) et émocore oppressant (Gantz), on aurait pu attendre de Stellardrive une musique puissante, chaotique et métallique à souhait. Evidemment, il n'en est rien ou si peu... Car plutôt que de proposer un crossover de ce dont on les savait forcément capable, les cinq membres du nouveau groupe ont décidé de mettre la sourdine et de jouer la carte de la douceur aux travers de compositions ouvertement post-rock, intenses, vaporeuses et organiques. Après un premier titre en forme de prologue expérimentalo-bruitiste un peu déroutant (le bien nommé "Resonance"), Stellardrive a décidé de s'envoler vers des contrées musicales évoquant les longues nappes atmosphériques d'un Explosions in the sky et surtout d'un Red Sparowes. Entrecoupé de courants d'air frais et de crescendo de guitares puissants ("What everyone can see through the windows"), le groupe, un peu à la manière d'un Mogwai alterne envolées lumineuses planant au dessus d'un relief majestueux et orchestrations plus massives solidement ancrées dans le sol.
Et ainsi d'évoquer une sorte de dualité entre un post-rock hypnotique et un rock instrumental aussi abrasif que terre-à-terre au cours d'un voyage s'étendant sur près de 7 minutes 30. Afin de faire en sorte que l'auditeur puisse reprendre ses esprits, Stellardrive élargit son spectre musical et livre alors un interlude éléctro ambiant au minimalisme lunaire s'inscrivant dans la lignée du premier morceau de ce maxi ("Magnetic drum calculator"). Une ouverture vers des horizons musicaux plus arides voire expérimentaux qui laisse à penser que le groupe n'a pas finit de faire évoluer sa musique. Et finalement, pour toujours surpendre, le quintet revient à l'occasion du quatrième et dernier morceau de cet ERS1, à quelque chose de plus "traditionnel" dans la forme avec un "Inlandsix" assez post-rock dans l'âme. Nous voilà donc repartis pour un tout petit peu plus de dix minutes d'un songe instrumental assez mouvementé. Le décollage est immédiat. Entre longue plage stratosphérique envoûtante et magma tellurique orchestré par trois guitaristes qui ont décidé d'en découdre dans quelques fulgurances post-métalliques interstellaires du plus bel effet. En l'espace de 25 minutes d'un premier essai discographique d'une maîtrise formelle ahurissante, Stellardrive a parfaitement réussi sa mise en orbite. Classe.

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