Stellardrive - ERS4 Il semblait écrit que les "ERS" de Stellardrive ne se limiteraient pas à une trilogie d'EPs, aussi brillants puissent-ils être. Et malgré l'intermède d'un album non-inclus dans ce cycle, voici que les franc-comtois reviennent sur le devant de la scène avec un quatrième volet prenant cette fois la forme d'un nouvel effort "long-play", le deuxième donc de la discographie des gaziers, Omega point étant leur premier (c'est bon tout le monde suit ?). Une longue plage introductive plus tard, parsemées de petites touches électro synthétiques et d'un léger voile semblant planer sur l'ensemble et voici que peu à peu, le groupe délivre les premières esquisses mélodiques et constructions harmoniques de son album, libérant par la-même des forces instrumentales qui, au terme d'une progression post-rock infinie, placeront le groupe quelque part au beau milieu d'une sphère musicale dans laquelle on peut à la fois trouver Gifts from Enola comme Pelican, Red Sparowes comme Russian Circles. Et une poignée de pépites "post-tout ce qu'on veut" dans les tuyaux...

De "Synesthesia" à "Burnt", les deux premiers morceaux s'enchevêtrent naturellement comme les premiers engrenages d'un même mécanisme musical dont "Amputaum", sorte de climax de cet ERS4, serait le rouage central. Marquant le retour aux discrets effets électroniques entrevus sur le premier titre (on reste loin d'un 65daysofstatic quand même...), cette troisième plage de l'album voit surtout le groupe ériger des murs de guitares semblant être en passe de former un labyrinthe post-rock métallique quasiment inextricable. Et quand bien même le calme revient après la tempête électrique, sur la première moitié de "Quiet desperation", l'orage de saturation qui menaçait au loin ne s'évite pas un final dense et ténébreux, sur lequel les Stellardrive atteignent un nouveau pic d'intensité, avant de laisser respirer l'auditeur sur l'interlude "They don't want us to remember". Histoire de reprendre ses esprits entre deux montés en pression comme celles auxquelles le groupe nous a habitué... et qui reprennent leur cours sur un "Carmine" (sublime) aux deux visages : tantôt intense et très brut de décoffrage, d'autres fois plus raffiné dans ses mélodies, comme pour mieux synthétiser l'oeuvre d'un groupe qui pose une dernière mine avec le très beau "Salome". Entre douceur intimiste et déferlement électrique... comme pour mieux conclure en apothéose. Classe.

NB : A noter que l'objet, livré dans un élégant digisleeve mérite certainement de venir enrichir les collections des plus inconditionnels du genre... ça changera des Mp3s empilés à la va-vite dans un coin du disque dur.