Stellardrive in the clouds Ca fait quoi d'être un groupe supra cool, à la limite de la hype et carrément over rated?
Sébastien : Euh... on le vit bien, je crois. On est super sympas, il faut dire, et très talentueux aussi. Finalement c'est le résultat d'un gros travail marketing, ce qui explique la rotation incessante de nos titres sur RTL2 et sur M6.

Stellardrive compte en son sein des membres de (feu) Gantz et Aside from a Day, deux groupes évoluant dans un registre assez post/emo hardcore (ou tout du moins plus violent), tant vocalement qu'instrumentalement. Finalement, Stellardrive, c'est une manière de mettre en commun vos velléités "post-rock", vos goûts pour une musique peut-être plus apaisée non ?
Sébastien : La genèse de Stellardrive vient effectivement d'une volonté forte de faire de la musique instrumentale. Comme c'est au départ un side-project, ça permet d'être aussi plus libre : les règles de formats, de structure, et même de style n'existent plus. Lorsque je suis arrivé avec Stéphane (à la batterie), le projet était déjà bien ficelé, et la ligne directrice était suffisamment définie pour être à nos yeux intéressante, et suffisamment floue pour nous permettre d'y apporter notre touche. On fait de la musique plus apaisée qu'AfAD ou que Gantz parfois, mais parfois aussi plus lourde ou plus oppressante. Au final il nous semble parfois étrange d'être "étiquetés" post-rock, puisque nos influences ne se limitent pas vraiment à ce style.
Stéphane : En tant qu'ancien membre de Gantz, je voyais toujours notre base musicale bien conçue et le chant était quelques fois là par "obligation" et non pour un réel intérêt artistique. La formule instru est donc une des solutions.

Depuis 2005, vous n'avez pas beaucoup chômé avec 3 EP's, un album studio à venir ce mois-ci, des concerts... Ce n'est pas usant de porter un projet à bout de bras comme cela durant plusieurs années de suite ? Cela n'empêche pas à prendre du recul ? Du coup, y-a-t-il des choses que vous regrettez sur votre précédents EP's ?
Sébastien : Pour mettre les choses au point tout de suite, l'album qui sort ce mois-ci est en fait le regroupement de nos deux premiers EP. Nous n'avons donc enregistré que trois EP en un peu moins de trois ans. Nous passons beaucoup de temps à composer les titres avant de les enregistrer. Il est évident que si nous devions enregistrer les premiers titres maintenant, ils seraient probablement différents, mais ils sont le reflet de ce que nous étions, et de l'évolution de notre musique.
Stéphane : Question recul, quel groupe a le temps d'être à fond dedans et avoir du recul ? Personnellement par rapport à mes groupes précédents je commence à peine à en avoir.

Stellardrive Visual 2 On peut considérer que vous êtes plutôt prolifiques. Où trouvez-vous l'inspiration au moment de composer vos morceaux ?
Sébastien : Bizarrement, nous avons l'impression d'être plutôt assez lents dans notre processus de composition. Tous les titres sont composés lors des répétitions, et sont le résultat du ressenti de chacun à un moment précis. On partage vraiment toutes les étapes dès la création des morceaux, de la composition à l'enregistrement, puisqu'on a enregistré et mixé les deux derniers EP dans mon studio, et qu'on participe tous au mixage, ce qui n'est pas sans poser parfois des problèmes lorsqu'il y a trois guitaristes dans un groupe !

A l'heure où on tend vers une dématérialisation de la musique, vous sortez Omega Point un album sur support CD (donc payant) après avoir diffusé trois EP's sur la toile gratuitement. Même si nous approuvons bien sûr cette démarche, n'est-ce pas un peu risqué ?
Sébastien : Nous nous sommes rendus compte que lors de nos concerts, pas mal de gens voulaient encore des CD, malgré le fait que les titres étaient en téléchargement gratuits sur le net. Du coup, on a décidé de faire un bel objet pour les fétichistes du CD. On a eu l'opportunité de travailler avec trois labels pour réaliser ceci, et on est très contents du résultat. On a essayé de faire en sorte qu'il soit le moins cher possible, au grand désespoir de notre distributeur.
Stéphane : et dans la série "on soigne le visuel" nous avons la chance d'avoir un graphiste (Nico alias Drawcaliber) dans le groupe qui nous concocte des choses sympa. L'image est omniprésente dans Stellardrive !!

Justement, votre musique est très imbriquée avec un univers visuel étudié. Comment l'élaborez-vous et comment se passe la collaboration avec Pixopath ?
Sébastien : Il y a deux aspects visuels dans Stellardrive. Les images fixes sont pensées et développées par Nicolas, un des trois guitaristes du groupe et qui est infographiste dans la vie. Rémi prépare quant à lui les vidéos en assistant à certaines de nos répétitions, pour travailler ensuite depuis chez lui, à partir de ses banques d'images. Nous lui soumettons parfois des idées, mais il a déjà une grosse expérience en VJing, donc c'est plutôt lui qui propose ses images. En tout cas, il a réussi à complètement s'intégrer à notre univers.
Stéphane : Oui, c'est lui (Rémi Pixopath) qui s'est proposé à nous au départ. Ce devait être une collaboration unique et en fait on ne peut plus se passer de lui.

En live, c'est carrément bluffant. La symbiose sons/images est à son apogée. Vous n'avez pas trop galéré pour mettre tout cela au point ?
Sébastien : Sa manière de travailler en live nous laisse une liberté totale, puisque les images sont déclenchées et adaptées en temps réel !

Dans cet ordre d'idée, envisagez-vous de sortir à l'occasion un DVD live ?
Sébastien : C'est drôle cette question, on en parlait justement dans le camion ce week-end ! On aimerait bien, oui, mais ce type d'enregistrement demande des moyens assez importants, que ce soit pour la captation du son que pour la captation de la vidéo.
Stéphane : ouais, mais on y pense ....

Stellardrive Visual Stellardrive Visual Avez-vous des ambitions particulières par rapport au groupe (tournées à l'étranger, sortie à grande échelle, etc...) et si oui lesquelles ?
Sébastien : Alors, pour la tournée à l'étranger, c'est fait (Autriche, Allemagne, Pays Bas et Belgique au début du mois), et pour la sortie à grande échelle, on est distribué en France par Anticraft, donc c'est fait aussi ! On aimerait juste faire plus de dates, et notamment en France, où il est de plus en plus dur de tourner.
Stéphane : si la question est de nous faire cracher un gros morceau genre "Voulez devenir les Beatles et Mike Jagger ?", rapport aux ambitions, hé ben c'est raté.

Avez-vous une certaine idée de ce que pourra donner musicalement Stellardrive dans l'avenir ? Travailler avec de nouvelles personnes par exemple ou incorporer de nouveaux éléments dans votre musique.
Sébastien : On ne peut pas vraiment savoir ce qui va sortir de Stellardrive. On pense à intégrer de nouveaux instruments, et aussi à développer le côté électronique de notre musique, mais pas forcément à intégrer un nouveau membre.
Stéphane : Au niveau du temps et des disponibilités un travail même temporaire avec d'autres personnes semble difficile mais il ne faut jamais dire jamais.

On l'a dit précédemment, vous avez sorti 3 EP's mis en téléchargement libre, peut-on espérer voir et écouter un jour un ERS4 ?
Sébastien : Bien sûr, et d'ailleurs, il est déjà en cours d'écriture.

Que pensez-vous de la scène "post" hexagonale (je pense par exemple aux Einna, Celeste, Inys, I Pilot Daemon et autres Errata...) et quelles sont les groupes que vous écoutez (au passage, connaissez-vous "S-Pam") ?
Sébastien : Du bien, évidemment. D'ailleurs on a joué avec Celeste (qui a enregistré ses albums dans le studio de Stéphane) et avec Errata ce week-end. Comme quoi, le monde est petit. Et on a aussi vu S-Pam au Printemps de Bourges où nous avons joué l'année dernière. On a vraiment tous beaucoup aimé..
Stéphane : C'est drôle, Celeste n'est pas vraiment proche du post rock mais je suppose qu'on fait un lien indirect entre Mihai Edrish et Gantz !!!!!!

Dernière question et la plus importante. Celle que tout le monde se pose sans jamais avoir osé vous le demander : mangez-vous des frites le mardi ?
Sébastien : c'est pas plutôt ravioli, le mardi ?
Stéphane : effectivement car on fait un break sur le chilli végétarien (private joke)