Entre déflagration hardcore (Aside from a day) et émocore oppressant (Gantz), on aurait pu attendre de Stellardrive une musique puissante, chaotique et métallique à souhait. Evidemment, il n'en est rien ou si peu... Car plutôt que de proposer un crossover de ce dont on les savait forcément capable, les cinq membres du nouveau groupe ont décidé de mettre la sourdine et de jouer la carte de la douceur aux travers de compositions ouvertement post-rock, intenses, vaporeuses et organiques. Après un premier titre en forme de prologue expérimentalo-bruitiste un peu déroutant (le bien nommé "Resonance"), Stellardrive a décidé de s'envoler vers des contrées musicales évoquant les longues nappes atmosphériques d'un Explosions in the Sky et surtout d'un Red Sparowes. Entrecoupé de courants d'air frais et de crescendo de guitares puissants ("What everyone can see through the windows"), le groupe, un peu à la manière d'un Mogwai alterne envolées lumineuses planant au dessus d'un relief majestueux et orchestrations plus massives solidement ancrées dans le sol.
Et ainsi d'évoquer une sorte de dualité entre un post-rock hypnotique et un rock instrumental aussi abrasif que terre-à-terre au cours d'un voyage s'étendant sur près de 7 minutes 30. Afin de faire en sorte que l'auditeur puisse reprendre ses esprits, Stellardrive élargit son spectre musical et livre alors un interlude éléctro ambiant au minimalisme lunaire s'inscrivant dans la lignée du premier morceau de ce maxi ("Magnetic drum calculator"). Une ouverture vers des horizons musicaux plus arides voire expérimentaux qui laisse à penser que le groupe n'a pas finit de faire évoluer sa musique. Et finalement, pour toujours surpendre, le quintet revient à l'occasion du quatrième et dernier morceau de cet ERS1, à quelque chose de plus "traditionnel" dans la forme avec un "Inlandsix" assez post-rock dans l'âme. Nous voilà donc repartis pour un tout petit peu plus de dix minutes d'un songe instrumental assez mouvementé. Le décollage est immédiat. Entre longue plage stratosphérique envoûtante et magma tellurique orchestré par trois guitaristes qui ont décidé d'en découdre dans quelques fulgurances post-métalliques interstellaires du plus bel effet. En l'espace de 25 minutes d'un premier essai discographique d'une maîtrise formelle ahurissante, Stellardrive a parfaitement réussi sa mise en orbite. Classe.
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