Steel Panther - Heavy metal rules Au moment d'entamer la chronique de Heavy metal rules, cinquième album de Steel Panter, je me rends compte avec stupeur et aberration qu'à l'exception d'une review live d'un concert au Hellfest 2012, le groupe n'a jamais eu les honneurs du W-Fenec. Sans vouloir faire affront à mes collègues (anciens et futurs), je crois que je suis le seul à supporter le quatuor américain aussi bien considéré comme une blague potache que comme un groupe pétri de talent. Les deux ne sont certes pas incompatibles, mais il ne fallait pas compter sur Aurelio ou Cactus pour mettre en valeur (ou détruire) Steel Panther. Je vais donc m'y coller et réparer cette faute professionnelle.

Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, petit rappel des (mé)faits : un temps cover band officiel de Van Halen, Steel Panther cultive avec dérision et talent le glam/hair métal des années 80 dont Ratt, Poison et Mötley Crüe étaient les dignes représentants. Ce qui n'empêche pas le groupe permanenté (et perruqué) de parodier ses modèles avec brio et humour. Son créneau, c'est "sexe, sexe, sexe et heavy métal". Et ce n'est pas ce nouvel album qui va changer la donne. Pochette subversive, textes gratuitement vulgaires et irrespectueux et musique entêtante. Un cocktail explosif. Que ce soit dans un registre heavy métalifiant ("All I wanna do is (Fuck myself tonight)", "I'm not your bitch", la perle "Fuck everybody"), dans la catégorie "ballade" ("Always gonna be a ho", "I ain't buying what you're selling"), le groupe excelle pour faire rire et donner la banane (au-dessus de la ceinture) tout en déroulant des chansons aux refrains tenaces et aux chorus de guitare époustouflants (mais qui ont tendance à tous se ressembler). Car oui, ça joue grave ! Et en plus, c'est parfaitement produit. Heavy metal rules ne détrône pas l'indéboulonnable Feel the steel, mais il fait du bien par où ça passe.

Le quatuor de LA (comment pouvait-il en être autrement ?) déroule une nouvelle fois un disque drôle, efficace et divertissant. Alors oui, il faut aimer les blagues potaches (qui sont franchement lourdes) et le glam métal (fédérateur, provocateur et tape à l'œil), mais ça serait quand même dommage de ne pas se laisser tenter par les "Gods of pussy". Heavy metal rules, ok ?