Rock Rock > Sport

Biographie > Toutou youtou

Nico, Flo, Nak (de Zero Absolu) et Junior montent Sport en 2010 à Lyon. Leur musique chevauche l'émo-punk 90's avec une pointe d'indie-rock. Le groupe sort une démo l'année suivante puis Colors en 2012 et enfin Bon voyage en 2014 sur (entre autres) le label bisontin Impure Muzik (Jack & The Bearded Fishermen, Spanked, Red Gloves). La formation annonce en juin 2014 vouloir faire un break après leur dernière tournée de juillet laissant un gros doute sur une reformation future.

Sport / Chronique LP > Slow

Sport - Slow En 2014, après un deuxième excellent album d'émo-punk, les Sport nous avaient annoncé vouloir faire une pause après la tournée de Bon voyage. Seulement quatre ans après leurs débuts, qui l'aurait cru ? Ayant eu la conviction qu'ils se devaient de poursuivre, deux ans plus tard est apparu Slow. Un message pour s'auto-convaincre de baisser ce rythme éreintant entrepris depuis les débuts de l'aventure ? En le découvrant, on a une partie de notre réponse : Slow baisse légèrement l'impétuosité punk que les Lyonnais nous avaient offert avant. De là à dire que l'album est moins bon ? Négatif, chef ! C'en est même un régal. Sport véhicule toujours ses ondes lumineuses et libératrices grâce à de superbes envolées de guitares, mi-arpèges, mi-riff, mi-cristallines, mi-saturées. Si des titres comme "Rébuffat", "Leaves", ou le final savent poser des ambiances plutôt relâchées, la formation sait aussi réveiller son auditoire avec quelques moments vigoureux de toute beauté ("Deadfilm", "Trompe l'ennui", "Muscles"). Quelque part à la frontière de la pop, si ce chant faussement gueulé tant caractéristique n'était pas trop affilié à la mouvance punk-indie-rock DIY. Le baume au cœur parfait pour attaquer l'hiver qui s'en vient.

Publié dans le Mag #30

Sport / Chronique LP > Bon voyage

Sport - Bon voyage Wahou ! Que ca fait un bien fou de tomber de temps en temps sur des albums de la trempe de ce Bon voyage. Inconnus au bataillon pour ma part, les Lyonnais de Sport laissent une sacrée bonne impression à l'écoute de leur deuxième LP. Et je pense que ni le collègue Gui de Champi, ni notre fidèle lecteur Redguiness ne me contrediront (mais je peux me tromper) et ne résisteront à cette alliance d'émo-punk de la grande époque avec de l'indie-rock incandescent dont les titres font référence à des personnes disparues liées à des exploits sportifs. Ce vinyle déroule onze titres de rock brut de décoffrage emplis d'une mélancolie foutrement énergétique. Un voyage vers des contrées sonores dans lesquelles pas mal de nos lecteurs ont baigné étant jeunes et qui manifeste autant de nostalgie que les mélodies qui en émanent. A croire que ce style indéfectible est la preuve supplémentaire que le passé nous rattrape toujours.

Sport n'est pas du genre à louper les entraînements, son jeu de guitare ardent et rodé donne dans les riffs "power-rock", les accords vagabonds, les petits phrasés mélodiques au son clair et tout ce qui peut justifier le propos de l'émotion. C'est d'ailleurs à travers un chant mi-criard (coucou Ian McKaye de Fugazi!) et mi-harmonieux, toujours sur le fil du rasoir et entrecoupés par moment de chœurs fédérateurs, que les Lyonnais ont des arguments à faire valoir. Ce voyage où la poésie se mêle à la musique rappelle, entre autres, la rage d'At The Drive-In, la tendresse d'American Football et la profondeur affective de Mineral. Notons que le nouvel album de Sport évite soigneusement le piège de la linéarité, même si le chant varie beaucoup moins que les compositions elles-mêmes, en jouant sur différents tableaux rythmiques trouvant ipso facto un équilibre apprécié.

On ne vous surprendra pas en vous avouant que ce Bon voyage n'atteint même pas la demi-heure mais c'est assez pour mesurer la force de frappe qu'il représente (notamment grâce à des excellentes chansons comme "Eric Tabarly" ou "André The Giant"). C'est là qu'on regrette déjà la décision toute récente du groupe d'avoir mis fin à ses activités pour un temps indéterminé. Pour le coup et sans le savoir, la pochette du disque en disait long.