En 2014, après un deuxième excellent album d'émo-punk, les Sport nous avaient annoncé vouloir faire une pause après la tournée de Bon voyage. Seulement quatre ans après leurs débuts, qui l'aurait cru ? Ayant eu la conviction qu'ils se devaient de poursuivre, deux ans plus tard est apparu Slow. Un message pour s'auto-convaincre de baisser ce rythme éreintant entrepris depuis les débuts de l'aventure ? En le découvrant, on a une partie de notre réponse : Slow baisse légèrement l'impétuosité punk que les Lyonnais nous avaient offert avant. De là à dire que l'album est moins bon ? Négatif, chef ! C'en est même un régal. Sport véhicule toujours ses ondes lumineuses et libératrices grâce à de superbes envolées de guitares, mi-arpèges, mi-riff, mi-cristallines, mi-saturées. Si des titres comme "Rébuffat", "Leaves", ou le final savent poser des ambiances plutôt relâchées, la formation sait aussi réveiller son auditoire avec quelques moments vigoureux de toute beauté ("Deadfilm", "Trompe l'ennui", "Muscles"). Quelque part à la frontière de la pop, si ce chant faussement gueulé tant caractéristique n'était pas trop affilié à la mouvance punk-indie-rock DIY. Le baume au cœur parfait pour attaquer l'hiver qui s'en vient.
Publié dans le Mag #30