Conduit - spill canvas Je sèche. Au sens figuré, bien entendu, car ce n'est pas avec le printemps pourri que nous subissons que je vais choper une insolation. Non, je sèche dans le sens où je n'arrive pas à "cataloguer" The Spill Canvas. Loin de moi l'idée de faire rentrer le groupe dans une case plus ou moins perméable, mais il m'est presque impossible de situer le groupe dans l'ensemble des références musicales qui sont les miennes. La page Wikipédia du groupe parle d'un groupe de rock alternatif existant depuis presque vingt ans. Soit. Ce qui est certain, c'est qu'il va te falloir être un peu curieux car il va être compliqué de te fier uniquement à cette chronique pour savoir à quoi t'attendre avant écouter Conduit, septième album du groupe du Dakota.

En dix titres, The Spill Canvas mélange avec une certaine habileté la pop, le rock avec des pointes de jazz et quelques rythmiques funk bien senties. C'est calibré pour plaire et faire passer un moment agréable à l'auditeur. La prod' est généreuse (un peu trop parfois), les voix sont suaves et entraînantes et les morceaux riches en émotion et en mélodies. Tout pour vendre des brouettes de singles comme on disait dans les 90's (réflexion faite, il n'y a que moi qui disait ça. Bref). Mais trop souvent, un élément perturbateur vient ternir mon plaisir : une boîte à rythmes trop présente par ici, une ligne de clavier inutile par là. Et j'en passe. Si bien que j'ai bien l'impression qu'à trop vouloir en faire, le groupe perd en spontanéité et en efficacité. Et c'est certainement pour cela que "Gallon", pop song parfaite avec ses magnifiques guitares et sa structure simple et efficace, est mon titre préféré de ce disque plaisant mais un peu fourre-tout. Tu comprends donc mieux le texte introductif de cette chronique. Mais comme je suis sûr que comme moi, tu es un peu fouineur sur les bords, je t'invite à te faire ton propre avis en écoutant Conduit.