Rock Rock > The Spherical Minds

Biographie > la tête dans les nuages

Alors qu'à l'international, les Canadiens ont GY!BE, les Américains Explosions in the Sky, les Anglais 65Daysofstatic, les Belges Sweek, les espagnols Zul (et Pupille), la scène post-rock hexagonale est en passe de rattraper son retard sur la concurrence. La faute, ou plutôt le mérite à une vague de groupes, encore relativement jeunes, mais qui imposent le respect par une technique souvent irréprochable et une inventivité où prise de risque ne rime pas avec "grand n'importe quoi sonore". Ainsi peut-on citer en vrac, Dont look back, Microfilm, Somna ou Porcelain. Et donc The Spherical Minds.
Un quintet composé de Marie Mertzweiller (violoncelle), Clément Vullion (batterie), Matthieu Maestracci (guitare, programmation) et des frères Chantereau (Valentin, claviers et Paul, basse), né en 2001 avec pour idée directrice de proposer une musique évoluant entre le travail d'ascète de Philip Glass, les mélodies rock aériennes des Pink Floyd et la démarche expérimentale de Radiohead. Un mélange d'influences aussi exigeant qu'ambitieux qui se cristallisera en 2003 sur le premier effort discographique du groupe : De ira (Thundering Records).
2005, The Spherical Minds a grandi, sa musique a gagné en matûrité et, surtout, le groupe s'est assuré la participation sur Fern (Carte Postale Records), son deuxième album, de Daniel Cavanagh d'Anathema.

The Spherical Minds / Chronique LP > Fern

the_spherical_minds_fern.jpg Carte Postale Records est une structure qui, lentement mais sûrement, s'affirme comme l'une des entités les plus intéressantes du moment en matière de signatures de groupes évoluant dans des sphères atmosphériques et ambiantes proches du post-rock. En témoigne les dernières sorties du label belge signées Sweek (The unbeliavable cinematic crash), Silencio (Grünezeit) et maintenant The Spherical Minds, autant de formations qui, osent, prennent des risques, se renouvellent et offrent des compositions mêlant mélodies et expérimentation(s), avec toujours à l'esprit le désir de faire ressentir des émotions. L'essence même de la musique en somme... que le groupe s'applique à offrir à ses auditeurs le temps des neuf compositions que recèle son nouvel album.
Des morceaux évoquant les ambiances stratosphériques et cristallines d'un Sigur Ros ("A snag in my collection of dream"), la puissance post-rock d'un Mogwai ("Wish you felt the same") et bien évidemment les mélodies intemporelles et ciselées d'un Anathema, présence de Daniel Cavanagh sur cet opus oblige. Ambiances ouatées, orchestrations ciselées, le groupe développe ses mélodies portées par un violoncelle au diapason, jouant sur l'épure et la douceur de ses instrumentations légèrement post-classiques, The Spherical Minds envoûte l'auditeur dans sa recherche de beauté esthétique. On sent que la musique du groupe veut continuellement faire jaillir l'émotion, se révélant aussi organique que sensorielle.
Samples vocaux, rythmiques posées, arrangements éléctroniques discrets, violoncelle omniprésent, "Walls in the room" ou l'intense "Don't play the scene" sont des modèles du genre, des titres post-rock à l'élégance feutrée et à la beauté rare. Des sommets de cet album sur lequel, le groupe n'a pas hésité à également se mettre en danger, artistiquement parlant, en se laissant aller à ses velléités expérimentales ("Spilled moments" ou "Cast regrets aside" et ses sonorités bruitistes légèrement industrielles). Entre-temps, The Spherical Minds a livré l'éponyme "Fern [or much closer]", une ballade triste et mélancolique, portée par une voix douce et envoûtante, profonde et intense, une pépite émotionnelle à l'image de ce qui fait l'essence de cet album, un post-rock atmosphérique, contemplatif et à fleur de peau. (Très) classe.