Ultramega ok est le tout premier vrai album de Soundgarden, sorti fin 1988 sur SST Records (Bad Brains, Hüsker Dü, Meat Puppets, Sonic Youth, Dinosaur Jr...), il a été réédité en 2012 en vinyle. Racheté par Sub Pop, l'album s'offre une nouvelle jeunesse cette année avec un nouvel artwork (la photo et l'idée générale sont pour autant conservées), 6 titres "démo" en bonus (Ultramega EP) et les titres remixés par Jack Endino pour que ça sonne "comme le groupe l'a toujours voulu". Le tout en digital, en K7, en CD ou en double vinyle coloré. La méga classe pour un nouveau bond dans l'histoire...
Le son si particulier de Soundgarden sonne dans mes oreilles pour la première fois avec "Rusty cage" (ou "Jesus Christ pose" ???), extrait de Badmotorfinger, on est en 1992, j'ai alors 15 ans et au lycée les groupes les plus en vue dans notre petite cellule de fans de rock s'appellent Nirvana, Alice in Chains, L7, RATM, RHCP, Stone Temple Pilots, Temple of the Dog, Guns N' Roses et donc Soundgarden, on a l'impression qu'un nouveau super truc sort toutes les semaines (ou presque), les moyens d'écouter sont assez rudimentaires, on s'en remet aux copies de K7 et on fait une confiance aveugle aux mags pour acheter certains albums. Si Soundgarden me plaît, ils ne sont pas dans mes préférés, c'est en étant plus posé avec Superunknown ("Fell on black days", "Mailman", "Spoonman", "The day I tried to live") que je les écouterais bien davantage, voilà pourquoi je n'ai jamais vraiment creusé leur discographie pour remonter à cet Ultramega ok. Aujourd'hui, il est facile de tout écouter, il y a 25 ans, dans un monde où Internet est encore réservé à quelques scientifiques, c'était quasi mission impossible.
En vieillissant, j'ai commencé à apprécier les titres plus bruts, plus violents, plus métal, je suis donc certainement plus sensible aujourd'hui aux qualités du Soundgarden des débuts qu'à l'époque... Les assauts de "Head injury", le côté punk de "Circle of power", le bordélique "He didn't" restent très marqués par l'époque, malgré le travail phénoménal pour donner à l'ensemble le son d'une production moderne. C'est donc vers les titres où Chris Cornell met en avant ses qualités vocales et Kim Thayil son génie de la six cordes que je préfère me perdre : le lourd "Flower", l'énergique "All your lies", le torturé "Beyond the wheel", l'indécis "Mood for trouble", le superbe "Smokestack lightning", le rampant "Incessant mace" sont des morceaux d'histoire qui donnent toutes les bases du monstre sacré que va devenir Soundgarden. Et, ultra connecté ou pas, on peut s'en rendre compte en retrouvant cet Ultramega ok dans les bacs (oui, ça existe encore les bacs...).
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Soundgarden : Chronique LP
Ultramega ok
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