Sons of the Alpha Centauri

Biographie > Les fils du centaure

Depuis 2001, les anglais de Sons of the Alpha Centauri pratiquent un stoner rock exclusivement instrumental mélangeant riffs heavy alternatifs et expérimentations psychée et/ou "avant-gardistes". Une sorte de croisement entre Karma to Burn, Electric Magma et Monkey3 en sommes mené par deux musiciens, Nick Hannon et Marlon King qui entre compose alors près de 25 morceaux en duo avant d'être rejoint par Stevie B. et Andrew Blake. Entre 2002 et 2004, une démo autoproduite voit le jour et divers artistes (photographes, graphistes) viennent collaborer au projet Sons of the Alpha Centauri qui développe par là-même une véritable identité artistique. A l'hiver 2007, le groupe pioche dans ses compos pour enregistrer toute une série de titres dont 12 serviront à composer le tracklisting du premier album éponyme du groupe, qui voit le jour à l'automne 2007 via le label Sound Devastation Records (AmenRa, From the Sky, Kongh). Quelques mois plus tard, le groupe annonce qu'il projette de sortir un mini-album décrit comme "néo-classique" et baptisé Thread EP.

Sons of the Alpha Centauri / Chronique Split > Last day of summer

SOAC | Treasure Cat - Last Day of Summer A l'heure de la rentrée des classes, l'été touchant à sa fin, nous, on joue les prolongations avec des disques qui renvoient aux road-trip dans le désert Américain, des plaques qui respirent la poussière et la rocaille des immensités de l'Arizona et qui déversent des riffs par pack de douze. En clair une bonne rasade de stoner-rock caniculaire, enfumée et inexorablement addictif. Last day of summer, le bien nommé est donc un split album réunissant les Anglais de Sons of the Alpha Centauri et les américains de Treasure Cat, héritiers directs des très cultes Karma to Burn. Les premiers ont récemment frayé avec le desert-rock caliente et narcotique des Yawning Man, les seconds signent le retour en grâce avec un disque collaboratif qui résonne comme un hommage assumé à tout un pan de la scène rock/stoner instrumental/psyché US.
Règle de base du petit manuel heavy/stoner rock instru : un album sans chanteur doit être furieusement groovy, au risque de ne pas du tout paraître cool. Et l'on sait à quel point c'est ici important. On écoute pose donc la galette dans le mange-disques et on se rassure en à peine quelques secondes avec "The flying dutchman". Véritable hymne au stoner bluesy aux relents country, ce titre inaugural est exécuté pied au plancher et nous emmène directement au coeur de l'Amérique "western". Electrisant. Une intro réussie n'est pas nécessairement gage de grand disque. Mais ça aide. Ici, ça aidera même beaucoup. Mis sur orbite par ce premier titre, les deux groupes appuient alors sur l'accélérateur et enfilent coup sur coup "Battle of Britain" puis "Tribute to Harmonious". Le riff est alerte sur le premier de ces deux morceaux, l'atmosphère plus psyché sur le second, les Sons of the Alpha Centauri et les Treasure Cat développant ici un condensé électrique des savoirs-faire des deux groupes. Logique dans le cadre d'un split album oui, sauf qu'ici, le résultat dépasse les attentes.
Si l'album collaboratif réunissant les SOAC et les Yawning Man, Ceremony to the sunset, sorti quelques semaines avant celui-ci avait quelque peu déçu, celui-ci par contre est en tous points réussi. Une assise rythmique implacable imprimant une dynamique énergisante à des titres comme "Valhalla" ou l'éponyme "Last day of summer", guitare volubile et basse bourdonnante qui sont particulièrement mises en avant (absence de chant oblige) et une maîtrise formelle de tous les instants qui trouve son climax sur "Under Surveillance" ou "Dresden", les deux groupes font le métier. Et ces deux petites merveilles de stoner instrumental aux influences légèrement old-school en atteste, si la simple addition des talents ne fait pas tout, par instant, la somme des individualités peut aboutir à quelque chose capable de ravir nos exigences. Peut-être pourra-t-on reprocher quelques longueurs à Last day of summer (en milieu d'album), ses onze titres de stoner instrumental s'étalant sur près de 55 minutes pouvant paraître à certains un peu roboratif, en l'état, ce split regorge surtout de petites bombes à retardement de la trempe d'un "Crossing the border" assez ultime dans son genre ou d'un "On a clear day" tout en groove littéralement addictif. A réserver en priorité aux inconditionnels de Karma to Burn et consorts.

Sons of the Alpha Centauri / Chronique LP > Sons of the Alpha Centauri

sons_of_the_alpha_centauri.jpg De manière générale et même si la musique instrumentale est un peu revenue à la mode, les groupes évoluant dans des courants stoner rock et ne comptant pas de chanteur dans leurs rangs sont parfois roboratifs. A quelques rares exceptions près, citons notamment Monkey3, Electric Magma, The Bakerton Group (Clutch sans Neil Fallon) et bien évidemment l'une des références du genre : Karma to Burn, le style a tendance à laisser de marbre... Parfois à raison, mais pas toujours. Petite curiosité dès le début, le tracklisting, rédigé comme suit : 2, 14, 15, 26, 23, 25, 28, 21, 9, 31, 8 et 34. Non rien à voir avec une énigme à la Lost ou une étrange suite mathématique, il s'agit tout simplement des 12 titres choisi parmi les 34 enregistrés en studio à l'automne 2007 et qui composent donc cet album habilement assemblé. Heureusement, tous les morceaux disposent d'un (sous)-titre permettant de s'y retrouver un peu plus aisément. "Celestial" et ses riffs heavy rock nous met rapidement sur orbite, les mélodies sont assez prégnantes, les boucles de guitares légèrement psychées font leur petit effet et Sons of the Alpha Centauri tend à démontrer que l'on peut encore faire découvrir un album de stoner instrumental sans que l'assistance ne s'endorme dès la cinquième piste de la galette. "Broken vessel" puis l'excellent "Joyrider" débarquent à la suite sur le lecteur CD qui n'en demandait pas tant. Dans un registre heavy rock assez inventif, le stoner instrumental des anglais est d'une étonnante efficacité. Ceux-ci, alourdissant peu à peu leurs riffs sans pour autant occulter les mélodies guitaristiques, démontrent qu'ils en ont sous le manche de gratte. Toujours plus tranchant, malgré une prod un peu trop "light" par moments, Sons of the Alpha Centauri alterne les mouvements les plus calmes avec les passages les plus incisifs, le concept de l'album se dévoilant lentement au fil des titres ("Outrun 242", "SS Montgomery", "(Battle at) the forts"), le groupe s'est imprégné de l'histoire avec un grand H et notamment de la Seconde Guerre Mondiale pour cet album inspiré et riche en dégradés de couleurs. D'un point de vue formel, le tout est réglé comme du papier à musique ("Hitman") et les morceaux sont habilement construits, finement ciselés, le groupe fourbissant ses compos depuis déjà pas mal de temps dans son coin. "Landscape nine", "Sealand on fire" ou "Going down", les morceaux se suivent, mais ne se ressemblent pas, bien qu'évoluant dans des sphères musicales parfaitement similaires... Stoner instrumental, Sons of the Alpha Centauri l'est assurément, mais entre sans souci dans la catégorie des groupes qui donnent leurs lettres de noblesse au genre.